L'interlude d'une chasse [Pv Sokaris]

Grand Prêtre/ Appel au viol

Glissant entre les murs du labyrinthe tel une ombre solitaire, j’affiche sur mon visage mon éternel masque d’illuminé. Le bruit de ma canne entrant en écho à ce vide de monde s’approche de mon état d’esprit. Chaotique, un assemblage de pièce de puzzle recréant les propos insinués par ma Déesse. Si suffisant à mes ambitions et les rares fois où je désire sortir de cette cage dorée pour profiter de l’air pur de l’extérieur. Un sourire s’esquissa sur mes belles lippes, dénonçant le murmure qui passait sans arrêt au plus profond de mon enveloppe spirituelle. Un unique mot.. « Chasse ». Mon sang de jeune Grand Prêtre bouillonnait à cette perspective d’obéir à l’ordre mettant en avant mon intérêt pour ce terme. Je savais que la mission pouvait avoir une certaine note de danger, mais ne suis je pas un « fou » ? Je connaissais bien entendu les risques et c’est à l’encontre de tout que je la mettrais à bien ...Je ne garantissais pas la survie des âmes désireuses de de se mettre en travers de mon but... Un amas de bouillie sanguinolente entre mes griffes de dragon, vestige d’un corps physique de chair et d’os.

Approchant à la limite de ce lieu interdit par mes confrères, de nouveau ma folie propre s’afficha sur mon faciès trompant la vue des moins connaisseurs de mon intellect hors norme. Même si le manteau de la nuit avait recouvert les cieux depuis longtemps de sa noirceur, jouer de l’insouciance me coûterait cher si une âme découvrait l’air mi préoccupé mi impatient que je revendiquais. Ce qui se passait entre Denehbe et moi se devait de rester caché.... Ainsi que le secret que nous gardions tout deux, mon dévouement allait au delà des mots et mon enveloppe de chair servait de réceptacle à ses déplacements au delà du temple d’Ozhiak. Sa prison de pierre se rompait par ce moyen impossible à deviner la libérant des chaînes de l'immobilité. Une autorisation que je lui offrais humblement d’user de ma personne tant que cela serve mes ambitions personnelles et la vie détenue entre ses fragiles menottes ... Si mes confrères ou mes ennemis avaient vent de ce léger détail, ils me verraient comme un chien galeux asservi et obéissant à sa maîtresse. Cette pensée m’amusa en tout point, pourtant je n’avais pas le temps à perdre à de telles facéties. Une chose d’importance capitale m’attendait.

Jubilant intérieurement, je faisais une liste exhaustive des objets à emporter pendant mon voyage long et difficile. Des péripéties s’annonçant trépidantes m’attendaient. Vraiment, ma chère Déesse savait avec une rare maîtrise attirer mon attention en m’offrant un rôle à la hauteur de mes espérances … S’ajouter à mon impatience l’intuition que le voyage en solitaire m’amènerait à ma perte, me préoccupant. Je n’avais pas par habitude confiance dans les capacités d’autrui surtout quand un échec probable ou une réussite totale entrait en jeu. Concentré sur ce fait, mes pas me rapprochèrent de mes quartiers, là, un des prêtres commis l’erreur irréparable de s’approcher de ma personne. Affichant un air rempli de niaiserie à sa question sur la surprise de me voir loin de ma chambrée, ma voix, l’interloqua.

« J’allais justement y aller … Me perdre dans mes lives ou la lecture m’offre une contemplation au delà de l’imagination. M’instruisant sur la beauté de notre Déesse et des Terres de l’extérieur... »

Surpris de ma réponse, mon confrère se retira, marmonnant un mot que je qualifierais de fou. Cette facette d’illuminé m’allait à merveille et me permettait de servir mes desseins m’engorgeant d’amusement de voir qu’il est toujours autant facile de jouer des perceptions visuelles. Mais soit, ce petit interlude m’avait coupé dans mon élan, m’agaçant. De nouveau seul je me détournais, me préparant à ouvrir la porte de ma chambre or je me trouvais brusquement arrêté.. Par surprise je n’avais ni le temps ni les moyens de m’échapper de cet étau... Il ne me restait plus qu'à attendre une explication probable...

Géneral

Comme à son habitude, Sokaris s'était levé tôt, allongé sur une chaise longue sur le balcon qui bordait ses appartements, profitant des premiers rayons de l'astre lumineux afin de réchauffer son sang. Beaucoup auraient vendu père et mère afin de contempler le Général se ressourcer ainsi, vêtu simplement du strict minimum.

Savourant une tasse de thé à la menthe assez corsé, il se demandait ce qu'il allait bien pouvoir faire par une si belle journée, car bien que la nation soit en guère, aucun conseil militaire n'avait été prévu aujourd'hui, plus étrange encore, toute l'armée s'était vue mise au repos. L'impassible Général avait l'impression d'oublier quelque chose d'important, mais cela lui reviendrait tôt au tard.

Décidant qu'il était temps pour lui de quitter sa position de détente, Sokaris regagna l'intérieur de sa demeure. Il enfila ses vêtements; un costume blanc surmontée d'une grande cape blanche elle aussi, puis quitta les lieux. Déambulant dans le labyrinthe qu'étaient les appartements des officiers, s'étonnant de ne pas croiser âme qui vive.

Cela faisait quelques heures qu'il voguait au gré des vents dans la capitale, ne croisant: ni marchands ambulants, ni voleur à la tire. Les tavernes étaient fermées, Ozhiak ressemblait de plus en plus à une ville fantôme et le fier Général commençait à se demander si il n'était pas victime d'un quelconque sortilège.

Il fini par reprendre ses esprits, aucune Ombre ne serait capable d'une telle illusion… enfin, il l'espérait. Il décida d'aller rendre visite à un vieil ami, au moins lui, il devait rester dans la capitale. Il se dirigea donc vers le Temple, ce n'est qu'une fois arrivé devant l'édifice et constatant l'immense foule qui se tenait là qu'il comprit qu'il avait omit la cérémonie qui avait lieu à chaque début d'été et où il était coutume d'adresser des prières aux divinités.

A la fois rassuré de ne pas être la victime d'un mauvais sort, mais aussi dépité d'avoir oublié une telle chose, Sokaris pénétra à l'intérieur du Temple, se frayant un chemin à travers une foule si dense qu'il était presque impossible de se mouvoir. S'emparant d'un livre qui trônait sur une étagère et s'installant sur une des rares chaises encore disponible, il jugea bon d'attendre ici. Il aurait très bien pu rentrer dans la salle où se donnait la cérémonie, mais pour y avoir déjà assisté, il la jugeait soporifique et terriblement dénuée d'intérêt, pourquoi attendre un jour déterminé afin de solliciter les dieux?

Le soleil avait déjà quitté la scène depuis un moment, laissant place à une lune magnifique. Les portes s'ouvrirent enfin, scrutant les gens qui sortaient afin d'apercevoir la personne désirée. Lorsque ce fut le cas, il pensait qu'elle allait d'elle-même se diriger vers lui, mais il n'en fut rien. Elle semblait comme… distraite. Le Général releva un sourcil, surprit.

Un moment d'inattention peut-être, mais cela l'étonnait, surtout venant d'une telle personne. Il décida de la suivre, l'intéressé le remarquerait bien assez tôt. Mais le Général n'était guère au bout de ses surprises, il marchait derrière depuis un moment, et à aucun instant l'autre ne s'était aperçu de sa présence, cela était très étrange.

Soudain, des bruits de pas se firent entendre de l'autre coté du couloir, Sokaris se plaqua contre un mur, observant la conversation et dut tant bien que mal se retenir de s'écrouler de rire devant un air si stupide. Le nouveau protagoniste n'était autre qu'un prêtre, qui lorsqu'il passa devant le Général eu l'envie de lui demander ce qu'il faisait à un endroit où il n'avait rien à faire, mais le regard inquisiteur du colosse lui fit passer l'envie de parler et il parti sans demander son reste.

Le petit jeu avait assez duré, Sokaris s'avança, glissant son bras autour du Grand-Prêtre, sa voix se fit suave.

"Il n'est guère prudent de ne pas faire attention lorsque vous vous déplacez… qui sait ce qu'il pourrait vous arriver."

Le Général reprit sa voix normale et desserra son étreinte, inclinant légèrement la tête en signe de respect.

"Comment allez-vous? Mon cher Aileth. Vous me semblez… préoccupé."

Grand Prêtre/ Appel au viol

Je restais d’un calme plat devant ce geste d’appartenance autour de ma taille, un bloc de glace ne tenant aucune importance à l’acte de chair sous toute forme de me faire craquer ou endurer une sorte de plaisir. Une perte de temps inutile qui m’inspirait aucun désir d’en connaître d’avantage. Futilité que cela et ma préoccupation première restait l’achèvement de ma mission … Affichant un visage en disant long sur mes pensées, ma menotte glissa sur la garde de l’épée, prêt à l’utilisation pour briser ce poignet gênant. Toutefois, l’intonation de la voix arrêta mon geste avant que je ne provoque une erreur irréparable. Ma foi, je me trouvais bien trop sur les nerfs à l’écoute de cette vérité. J’avais pas pré-sentie d’avance son arrivée et cela ne me ressemblais guère … Je grinçais des dents avant d’esquisser sur mes lèvres un sourire équivoque. Ma voix suave murmura à son attention.

« Je ferais plus attention la prochaine fois Sokaris.. Et aucune âme ne pourra m’approcher sans que je ne sois prévenu d’avance de sa présence. Attendant une main sur la garde de mon épée ou je m’amuserai d’utiliser ma canne. Une arme qui n’y paraît pas et peux s’avérer redoutable lorsque la partie contondante touche un endroit sensible d’un corps. »

Je n’avais nullement besoin de préciser le lieu que je mentionnais. Je savais par expérience que ce général me connaissait assez bien pour m’éviter des mots supplémentaires insidieux et futile de sens. Par ailleurs, le sourire sur mes lippes en disait long. Mais soit, cela n’était pas le sujet de mes préoccupations et la réponse à son questionnement. Tournant mon visage, mes perceptions écoutaient, scrutaient les bruits des couloirs, le soupir, le murmure du vent à l’extérieur. Des indices me renseignant sur le fait que nous étions bien que deux. On est jamais trop prudent. Assuré que cela en fut le cas, d’un signe de ma dextre, je lui mandais de me suivre à l’intérieur de ma chambrée. Puis, la porte fermée, je retirais de mes mains ma coiffe, dégageant mon faciès angélique. La perle sanguine de mon front entre mes deux yeux dégageaient une touche de mystère et augmentait l’attrait hypnotique de mon aspect efféminé. Ma toison neigeuse encadrait la finesse de mon visage et l’impression de la douceur de ma peau. Mes paupières closent se posèrent sur lui tandis que je déposais l’insigne de mon rôle sur ma table de nuit.

« Nous pouvions enfin discuter plus sérieusement à l’intérieur de ma couche... A l’extérieur, les murs disposent d’oreilles pouvant prendre compte de l’information que je détiens. Et il n’est pas envisageable que cela n’advienne. Sachant que je disposais de toute son attention, d’un pas majestueux et noble je m’approchais de ma commode. Mes doigts glissèrent sur les étoffes différentes pour recueillir mes changes. Les prenants je me plaçais derrière mon paravent. Tout en retirant mes affaires habituelles je susurrais de mon timbre suave. Je suis en charge d’obéir à un ordre de ma chère Déesse se situant à l’extérieur. Hors des murs d’Ozhiak. En cela je dois partir en chasse et il ne m’est droit de partir en solitaire sous risque de me trouver en proie contre mes ennemies. »

Marquant un temps d’arrêt, je sortis de ma « cachette » pour revenir à lui. Ma cape aux épaisses épaulettes d’ors restait remplacée d’une capeline vert de chrome, presque noire, cachant des étoffes de la même teinte, me faisant passer pour un ermite. Ma sénestre tenait fièrement ma canne acajou augmentant la duperie sur une possible cécité. Je passais pour une rose chargée d’épines alors que mon sourire qui en disait long s’esquissa sur mes lèvres tout en posant ma paume sur son épaule.

« C’est là que tu rentres en jeu, Sokaris. Je ne juge aucuns de mes confrères aptes à m’accompagner car n’ayant aucune confiance en leurs acquis. Toutefois, tu es l’un des seul qui connait mon intelligence sous mon masque de folie et mon visage … »

Géneral

Les paroles du Grand-Prêtre firent sourire le géant, d'habitude impassible. La canne d'Aileth arme plus redoutable qu'elle n'y parait, surtout dans des mains si expertes. Cependant, le faible signe de joie disparu au profit d'un visage de marbre.

Bien que Sokaris connaisse le Grand-Prêtre depuis des années, il était toujours fasciné par sa capacité à discerner les environs; à écouter le murmure du vent, à voir l'ombre de la nuit, à entendre le pas d'un chat, Denehbe n'en avait pas fait son favoris pour rien. A en juger par son invitation à le suivre, les alentours devaient donc être déserts, le Général ne se fit donc pas prier et s'exécuta.

A peine la porte fut elle fermée, que l'Oracle ôta sa coiffe, symbole de son rang et de son importance. Dévoilant son visage, véritable régal aux yeux d'un gradé qui n'en perdit aucune miette; une peau satinée, une chevelure de neige tombant telle une cascade de diamants… une seule chose manquait pour parfaire le tableau: de magnifiques prunelles obsidiennes que Sokaris n'avait pas vu depuis longtemps, d'ailleurs ses joues se teintèrent de rose, qui heureusement passa inaperçu aux yeux d'Aileth, mais peut-on réellement lui cacher quelque chose?

Les dires du Grand-Prêtre le ramenèrent à la réalité et le firent reprendre son sérieux habituel, quelque chose de confidentiel à ce point? Le Général aurait mit sa main à couper qu'il y avait quelque chose de Divin là-dessous, la suite de l'explication confirma son hypothèse… bien que voir la silhouette se mouvoir derrière le paravent réveillèrent de vieux démons.

"Maudit paravent…" avait-il murmuré, légèrement, à peine perceptible avant de se rendre compte qu'il avait pensé à voix haute. Priant pour que l'Oracle ne l'ait entendu, il eu juste le temps de se ressaisir que ce dernier sorti de derrière sa carapace de toiles, complètement transformé. L'illusion était saisissante, on ne voyait la qu'un simple vagabond, aveugle de surcroît. Mais lorsqu'il senti la main du Grand-Prêtre sur son épaule, le Général dû faire un effort incroyable pour ne pas frémir… il était loin, l'inébranlable mur de marbre.

"Vos compliments m'honorent. Mais qu'attendez-vous de moi exactement?"

Sokaris attendait, bien qu'il fût presque sûr qu'il n'était pas question de faire déplacer des régiments.

Grand Prêtre/ Appel au viol

Sokaris. Quand j’y pense je n’avais nullement besoin de le manipuler ou user d’une quelconque façon de duperie à son égard. Loin en arrière, je reconnaissais ses capacités de guerriers, de général mais ma foi, venant de ma part cette appréciation passait pour un honneur. Ma façon de l’accepter me permettait de garder toujours à l’éveil mon esprit intelligent qui ne pouvait s’échapper des barreaux de sa cage quand le mur de l’illusion de l’illuminé venait d’être érigé. Il avait l’avait l’avantage de comprendre vite et bien et ce fait m’arrangeait toujours. Mes mots trouvaient toujours une source de compréhension et je ne perdais pas un temps précieux en palabre futile et vide de sens. Ce soir ne démentait pas à la règle. Un fin sourire orna mes lèvres tentatrices d’où je me doutais que le gradé aimerait déposer un baiser. Jamais je n’émettrais la connaissance de ce détail qui je suppose le mettrait mal à l’aise de se faire découvrir. Peut être un jour qui sait jusqu'à je feintais de ne pas le percevoir. Sur l’heure, je me devais d’obéir à ma mission première.

Ma paume se fit plus présente sur son épaule, tandis que mon faciès aux paupières closent ne se détachait pas un instant de lui. Quant à mon autre menotte, elle tenait fièrement érigée ma canne dissipant le trouble au plus profond des esprits. Toujours ce sourire mystérieux aux commissures de mes lèvres, je susurrais d’une voix douce et suave à son intention. Une mélodie chantante hypnotisant l’ouïe que ne pas m’écouter devenait difficile.

« Ce que j’attends de toi, Sokaris ? Je me doute que tu connais la réponse mais tu préfères l’écouter de vive voix … Mon désir est que tu m’accompagnes et tu sais ce que cela exprime. Demeurer continuellement à mes côtés, de l’aurore au crépuscule, de mon levé à mon coucher jusqu’à ce que je ne vienne de mettre à bien ma mission. Attraper la proie. Je marquais intentionnellement une courte pause afin de lui laisser au mieux le temps d’enregistrer le sens de mes propos. Avant de ne dire la suite en gardant le ton inchangé. Nous ne pouvions nous permettre d’emmener une troupe et nous devrons partir seuls. Ce choix, tu dois le deviner est aussi un moyen de garder mon anonymat et de tâcher à avoir un minimum de difficulté sur la route. »

Rompant le contact, je me dirigeais d’un pas noble vers mon bureau d’ébène. Mes doigts caressèrent le bois noir, appréciant le contact doux et lisse au toucher. Je ressentais par les pores de ma peau la vie imbibant autrefois l’arbre majestueux, m’imaginant le souffle du vent dansant entre ses ramures. Un des avantages de mon sixième sens qui m’offrait la capacité de percevoir ce que par la vue paraît invisible. Mettant fin à cette contemplation, j’attrapais le fichu posé près du sol, le remplissant rapidement des recueils que j’avais dûment sélectionné à la bibliothèque. Le mystère des antidotes, le livre des plantes, comment reconnaître les poisons et principalement la confection de baume de soin. Je me doutais qu’ils nous seraient nécessaire pour les avoir lu maintes et maintes fois. La quête s’annonçait périlleuse mais je pouvais m’empêcher d’en frémir de satisfaction.

Géneral

Le Général était attentif aux paroles d'Aileth, n'en perdant pas une miette, toute information étant importante; le Grand-Prêtre avait donc décidé de partir afin d'accomplir sa quête, et cela en toute discrétion.

La réponse du gradé était évidente, il n'allait pas prendre le risque de laisser l'Oracle seul en dehors de la capitale, pour une mission de chasse dont il ignorait la proie. De plus, l'idée de passer tout son temps en sa compagnie ne lui déplaisait guère, cela permettrait de faire le point sur les récents évènements et d'avoir ainsi, l'avis du favori de la Déesse.

Le Grand-Prêtre montrait une fois encore sa perspicacité; y aller en groupe restreint afin d'éviter de se faire remarquer, son accoutrement de voyageur aveugle allant dans ce sens.

"Si tels sont vos ordres, je m'y plierais avec plaisir. De plus, je m'ennuie un peu à Ozhiak pour le moment."

Glissant une main dans ses cheveux, Sokaris ironisa légèrement.

"Je crois que je vais devoir changer de style vestimentaire moi aussi, le blanc n'est pas ce qui ce fait de plus discret."

Le Général regarda s'éloigner Aileth, ce dernier préparant son sac en y enfournant une multitude de livres.

[Désolé, c'est court.)

Grand Prêtre/ Appel au viol

Sa réponse positive à ma demande fit fleurir sur mes lèvres un sourire condescendant. Je me doutais avant que les mots ne viennent effleurer mon sens auditif que Sokaris accepterais de me suivre à ma quête. Le général possédait un caractère que j’appréciais secrètement, rapide, vif d’esprit, intelligent et en proie à une profonde fidélité à mon égard. Un des rares hommes de valeur qui connaissait mon visage éternellement caché par ma coiffe de Grand Prêtre. Le poids du temps ne pourrait effacer cette considération approchant d’une fleur aux pétales veloutés. Un jonc pliant sous le vent sans s’effriter ni briser sa base qu’importe la force de l’alizé. Voilà que je me perd dans des pensées sans grands intérêts ne portant aucunes relations particulières à ma mission. Pourtant, devant ce fait, je me posais une question. Pour me sauver d’un quelconque danger qui emprisonnerait ma vie entre les griffes de mon ennemi, se sacrifierait il ? J’espérais sincèrement que cette pensée ne vienne envahir son esprit. Je n’aurais pas le choix de m’acquitter d’une dette immuable s’il advenait une blessure grave à cet... Je n’arrivais pas à le classifier.. Un ami, un confident, un valet ?

La mention de protection m’enchaînait à un devoir supplémentaire. Ma brûlante obsession et mon ambition m’acheminaient déjà aux portes de l’enfer... Et malgré ma ferveur à ma Déesse, je savais par les bribes de mon subconscient que mon existence se trouvait plus éphémère que mes semblables. Pourquoi ? Je l’ignorais, l’impression que des secrets se cachaient derrière un mur immuable … Sur mon identité, mes origines ? Ou autre qui risquait à jamais d’ébranler mon esprit inébranlable. Je pensais à tout ça tandis que je préparais mes dernières affaires utiles à l’expédition. Les ustensiles et matériels nécessaires à la confection de potions, d’antidotes, baumes de soins …. Ayant finis de récupérer ce dont j’avais besoin, mon visage aux paupières closent scrutaient Sokaris. Mes lèvres s’entrouvrirent permettant à ma voix suave de s’écouler continuellement.

« Je suis heureux de constater que je ne me suis pas trompé sur toi Sokaris. Tu devines les dangers de ma mission, pourtant tu as accepté sans réfléchir à l’avance ni sourciller la moindre seconde. Je ne peux que te féliciter de ton courage à la hauteur de mon estime envers toi ... Mes menottes s’activèrent à refermer convenablement mon paquetage. Prenant un soin particulier que rien ne s’abîme. Assuré que cela en soit le cas, d’une démarche élégante je revins à lui. Intentionnellement, j’approchais ma bouche de son lobe, susurrant d’une manière douce.. Proche du murmure du vent. A ta façon d’agir je respecte l’homme derrière le Général en qui j’apprécie la présence. Un bien fondé de pouvoir entretenir une relation privilégiée malgré les années nous séparant de notre … Première rencontre. »

Ma sénestre qui effleurait quelques dixième de secondes sa joue se retira avant que je vienne créer un écart intentionnellement. Une brûlure venait d’avoir traversé mon corps à ce moment, enflammant mes entrailles comme le ferait le magma incandescent d’un volcan. Ma dextre lâcha mon paquetage alors que mon corps tressaillait... Des perles de cristal glissaient sur mon front, signe d’un état second, d’une faiblesse qui m’inondait à ce simple toucher.. Pourquoi ? J’enrageais de me voir si pathétique, me tenant fermement sur ma canne pour ne pas sombrer aux tréfonds de l’inconscience. Je remerciais le ciel de me tenir dos au gradé, ne voulant pas lui montrer une scène atypique d’une montagne vacillante. Faisant la vide dans ma tête, calquant une respiration proche de l’hibernation, j’essayais de trouver la source de ce problème. Sans succès, je me confrontais à un voile indéfinissable. Utilisant mes dernières forces, mon timbre brisa le silence inquiétant.

« Sokaris, prépares moi tout ce que tu juges nécessaire pour ce long voyage. Les provisions, les rechanges et tout le matériel adéquat aux nuits hors des protections de pierres du temples. Tu as toute ma confiance... Me relevant dignement malgré la douleur omnisciente de mes membres, je m’éloignais de sa personne. Passant le seuil de la porte de ma chambre, je me stoppais avant de murmurer à son attention. Je t’attendrai dehors … Ne tardes pas trop en cours de route, je ne suis guère patient et refuse qu’une quelconque âme nous surprenne en chemin... Un risque de nous ralentir sur la « mission » »

Sur cette entrefaite, je m’empressais de le quitter de crainte qu’il ne remarque l’effort croissant que j’utilisais pour tromper son esprit sur mon état décadent. Je traversais les labyrinthe du couloir pour enfin sentir la plénitude des caresses veloutées du vent. L’air frais me cinglait le visage, m’offrant un sursis d’apaisement. Statuette de marbre, ma cascade d’ivoire dansait sous le souffle de l’élément venteux, telle une danse ne connaissant ni commencement, ni fin... Lâchant ma canne, mon corps parcouru de mille et une aiguilles chauffées à blanc s’allongea... D’une peau douce et satinée, la texture devint rugueuse, rêche proche à du cuir, ma forme chétive se dissipa au profil d’un colosse de la nature, d’une dizaine de mètres. Ma queue cingla le sol tandis que je découvrais que sous ma transformation, je ne subissais pas la douleur cuisante. Une découverte intéressant me mettant la puce à l’oreille que cette souffrance physique endiguait l’interdiction de la proximité... Mais.. En quel but et qui avait osé me maudire ? Je l’ignorais en ressentant que les paroles étranges de Denehbe avait une étrange coïncide avec le mal qui me rongea précédemment...

Bien malgré moi, je sentais que je me trouvais sur la balance et la croisée des âmes à ce parcours, à cette quête qui se profilait bientôt.... M’emmenant irrémédiablement à un gouffre sans fond ou l’issue restait inconnue ...

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