Rencontre...

Inquisitrice

Estrianna se tenait sur le long tapis rouge, finement décoré qui s'étendait de l'entrée du Temple jusqu'à la porte du Sanctuaire du Père des Ombres. Quelques mètres seulement la séparait de lui.

Elle se remémorait les évènements qui s'étaient passés quelques heures plus tôt.

L'inquisitrice était assise, les jambes croisées dans son grand bureau au sommet de la prison, elle feuilletait divers manuscrits. Rapports d'interrogatoires, certificats de vente, relevés de commandes, comptes de la prison, salaire du personnel, diriger cela n'était pas de tout repos, mais c'était peu à payer pour voir l'effroi des prisonniers. Son nom était aussi connu dans tout Sanctis et même au delà...

Elle referma le livre et se leva, profitant de l'immense fenêtre qui donnait une vue magnifique de la ville. Tout à coup, on tambourina à sa porte.

"Que celui qui est responsable de ce vacarme entre immédiatement!"

La porte s'ouvrit, un des assistants de la l'inquisitrice entra et marmonna légèrement:

"Excusez-moi maîtresse, mais un prêtre désire vous rencontrez de toute urgence."

"Bien, faite le entrer."

Le petit homme invita l'ecclésiastique à entrer, à sa tenue on pouvait remarquer qu'il ne s'agissait pas d'un prêtre de bas étage, mais quelqu'un de plus élevé, un cardinal sans doute.

"J'espère que c'est important pour que vous me dérangiez de la sorte."

L'homme resta calme et posé

"Je crois que ça l'est. J'ai été chargé de venir vous avertir que le Père des Ombre en personne est apparu dans son Sanctuaire et il réclame votre présence."

Elle resta figée, elle arriva toute de même à prononcer quelques mots.

"Bien, je vais me dépêcher."

Cependant, il était impensable pour elle de se présenter armée de pied en cap au Sanctuaire.

Elle réouvrit les yeux, elle avait échangé son armure de plaque contre une longue robe en soie noire qui lui arrivait jusqu'aux épaules, ses mains étaient recouvertes de longs gants en velours noirs eux-aussi, ses longs cheveux blancs retombaient dans son dos, mais deux longues mèches courraient le long de ses tempes et terminaient leur course au niveau de sa poitrine.

Elle pris une grande respiration afin de parcourir les derniers mètres. La salle n'était pas gardée, elle poussa la lourde porte et elle ne vit rien, elle s'avança au centre, avant de s'agenouiller.

"Vous m'avez faite demander, mon Seigneur?"

Dieu des Ombres

"Oui, Estrianna..."

La voix du Père des Ombres résonna dans le sanctuaire, de toute sa puissance séduisante, bien que cela soit à peine plus qu'un murmure. Ce genre de tours réussissait à Alarin bien mieux qu'à sa Sœur. Dans un autre monde, et à une autre époque, l'aîné des deux Enfants serait sans doute un excellent directeur marketing. A défaut, il était dieu et avait pas mal de choses à gérer. Une Guerre contre Denehbe, une nation de fidèles, la construction de colonies et une inquisitrice particulièrement sadique. Et parfois, il se demandait lequel des problèmes était le plus grand...

Enfin, l'efficacité de la Dame ne faisait aucun doute. Sa foi sincère était une autre chose, Alarin la soupçonnait d'utiliser son nom pour s'imposer, mais il fit les Ombres à son image, et rien ne pouvait être changé. Elle était comme il l'avait désiré. Cependant, certaines méthodes semblaient provenir d'une autre époque. Hérétiques convaincus étaient une affaire... Les petits pécheurs et criminels en étaient une autre. Il ne fallait pas être trop expéditif non plus. Elle, elle l'était outre mesure. Et, aujourd'hui plus que jamais, chaque fidèle comptait.

C'est pour cela que la divinité ordonna à un de ses grands-prêtres d'aller lui chercher cette personne, si controversée, pouvant tout aussi être destructrice qu'utile pour les plans dressés à l'égard des colonies. Ce n'était pas le moment de perdre des travailleurs, ni celui de terroriser le peuple. Ainsi, il fallait mettre la pédale douce.

L'Homme, vêtu de noir, pâle, fixa l'inquisitrice de ses yeux rougeoyants. Il était debout, entre la porte d'entrée et la grande table servant à ses réunions avec le Conseil des Grand-Prêtres. Les lumières bleues du lieu donnaient un impression encore plus surnaturelle aux deux êtres qui s'y trouvaient. La porte se ferma toute seule, dans un bruit lourd et assez terrifiant. Mais la mortelle n'était pas du genre à avoir peur. Alarin le savait. Un fin sourire se dessina sur ses lèvres.

"Tu es venue bien vite, c'est bien. Nous avons besoin de parler tous les deux... Depuis quelques jours, Aël Ithun parle en mon nom dans les rues et places de Sanctis. Sais-Tu de quoi?"

Première étape: bien s'assurer qu'elle soit au courant de tout, bien que l'ignorance de l'inquisitrice l'aurait bien surpris. Elle n'était pas femme à ne pas savoir ce qui se passe dans sa ville. Sa puissance venait aussi de ses bons renseignements. La réaction de la femme intéressait son supérieur...

Inquisitrice

La présence du Dieu envahissait toute la pièce, une aura aussi puissante qu'attirante. Sa voix résonnait dans tout le sanctuaire puis elle se fit de plus en plus distincte, derrière elle. Malgré cela, elle resta impassible, et glaciale.

Cependant, elle s'attendait à presque toutes les questions, sauf celle-là.

Le tour de passe-passe avec la porte l'avait plus fait rire qu'autre chose, mais elle aussi connaissait quelques tours. Elle tendit la main, paume tournée vers le haut, un léger prisme de glace s'y forma. Il s'éleva dans les airs, grandissant de plus en plus, un image se dessinant peu à peu.

"Aël Ithun, un mètre septante-quatre, soixante-et-un kilos, cheveux noirs aux reflets bleutés, yeux bleu-gris, s'habille en noir et porte souvent une écharpe. Architecte sans histoire jusqu'à présent, assez bien renommé dans le milieu, aucunes infractions même mineures. Mais depuis quelques jours il prétend être un prophète à qui vous avez ordonné de rallier le peuple des Ombres et de restaurer leur gloire passée."

Lorsqu'elle eu fini de parler, le portait exact de l'architecte était visible dans le prisme. Elle se retourna enfin afin de faire face avec son interlocuteur. Il n'était pas beaucoup plus grand qu'elle, mais sa prestance était forte, il était aussi très séduisant. C'était donc cela de se retrouver face à un de ces immortels.

L'inquisitrice ne se laissa pourtant pas dérouter, elle passa légèrement une main dans ses cheveux avant de plonger son regard de quartz dans celui rouge-vif du Dieu des Ombres.

"J'ignore encore si il s'agit d'un illuminé ou bien d'une menace sérieuse, mais si ses actions vous posent problèmes, il me serait facile de le briser..."

Elle joignit le geste à la parole en refermant sa main, ce qui fit éclater le prisme en milliers de morceaux.

"Cependant, je doutes que vous m'ayez faite mandée uniquement pour cela."

Dieu des Ombres

Elle savait donc tout. Les nobles de la ville, ainsi que les prêtres de rangs inférieurs, devaient vraiment trembler devant elle si elle possédait des informations aussi précises sur tous. Surtout, si elle les connaissaient par cœur. Alarin sourit, et hocha la tête d'un air approbateur. En effet, la Dame ne se trompait pas. Mais il fallait insister sur certains points du sujet.

"Que cette idée quitte ton esprit et n'y revienne pas. Aël est, au contraire, une personne..."

Il sourit, elle n'allait pas aimer ça. Mais après tout... Elle avait assez de pouvoirs, non?

"...à qui j'ai donné une autorité supérieure à la tienne. Les Grand-Prêtres sont à son service."

Les Grand-Prêtres étant le pouvoir absolu, car législatif, exécutif et judiciaire suprême, après Alarin, Aël devenait une sorte de roi temporaire, avec une mission à accomplir. Une mission qui nécessitait plusieurs talents. Kell devait l'aider sur le plan magique et spirituel, Alrune sur la défense, le Temple pour ce qui était des finances... Parfait. Mais il manquait quelque chose...

"Mais en effet, je n'ai pas besoin de Toi pour le protéger ou s'occuper de lui. Sa présence au sommet est temporaire. Il a pour mission de rebâtir les colonies des Ombres dans les Terres Brûlées. Pour ça, il va avoir besoin de main d'œuvre et de soldats. Tu es la supérieure exécutive de l'Inquisition... Pour une certaine période, tes... hum... méthodes doivent changer."

Il laissa un petit silence planer et s'approcha de la belle femme. Elle aussi, elle était séduisante et elle le servait, d'une manière ou d'une autre, depuis longtemps. Son esprit reflétait très exactement ce que devraient ressentir toutes les Ombres: de l'arrogance, de l'intelligence et une froideur spirituelle sans limites. Mais sa cruauté allait devoir se faire moins vorace. A partir de ce moment.

"Je veux qu'on suspende les condamnation à mort parmi les Ombres, à moins de cas de trahison, au profit des Polymorphes, est-ce bien compris? Que les hérétiques et autres criminels puissent se racheter en travaillant pour le bien du peuple. En d'autres termes, je veux que Tu pousses de force là, où Aël ne parvient pas à convaincre..."

Oui, c'était ça... Mais il la connaissait trop bien pour savoir qu'elle était prête à donner les armes à la moitié de la ville pour pousser l'autre moitié à travailler. Et ce n'était pas le but non plus. Ainsi, il précisa encore un peu.

"Je veux qu'on laisse Aël agir le premier. S'il rassemble assez de forces, tant mieux. Sinon, ce sera à Toi. Mais n'oublies pas: lui, et ses collaborateurs, sont intouchables..."

Le regard rouge se planta aussi dans les yeux de la Dame. Le sourire fin du dieu se fit plus grand et Alarin s'approcha encore, à en être à portée de main. Sa Présence était en effet un peu étouffante, mais aussi terriblement séduisante et enivrante. Dieu de débauche (à l'inverse de Denehbe), ceci n'était pas vraiment étonnant. La main blanche, froide et douce, se posa sur la joue de l'Ombre et la caressa doucement.

"Tu ne me décevras pas, n'est-ce pas, mon enfant?"

Inquisitrice

Durant un bref instant, l'atmosphère s'était faite glaciale, du givre ayant même recouvert en partie le sol et les murs, seule manifestation physique des émotions de l'inquisitrice, perdue dans un tourbillon de pensées des plus chaotiques.

Un simple mortel, même pas un noble, ni même membre du clergé, pire un parfait inconnu avait été choisi par le Père des Ombres afin d'accomplir ses desseins. Impensable, irréel, impardonnable! Il en fallu de peu pour qu'elle perde le contrôle d'elle-même, rares étaient les personnes ayant pu voir le véritable visage d'Estrianna, la furie implacable ayant dévasté de nombreux champs de bataille, semant terreur et désespoir dans les rangs ennemis. Même si ses chances face à un immortel étaient proche du néant, elle n'aurait pas hésité à le combattre.

Mais en y réfléchissant bien, la situation l'avantageait fortement. Le règne de l'architecte ne serait que temporaire et elle gagnait l'autorité sur les grands prêtres, intouchables jusqu'à ce jour. Et avec un soutien direct de la part du Dieu, qui dans Sanctis oserait la contredire?

Même si le fait de suspendre les exécutions et de permettre aux pêcheurs de se racheter entachait sa réputation de Dame de glace, cela n'était pas un lourd tribu à payer afin d'affirmer encore plus son autorité, et elle pourrait toujours s'amuser avec les polymorphes.

Il lui suffisait simplement d'attendre que la propagande d'Aël fasse son œuvre, de plus si jamais cela ne suffisait pas, il lui suffirait de porter crédit aux propos de l'architecte afin que les plus récalcitrants ne doutes plus.

Le touché du Dieu la sorti de ses pensées, sa main était froide mais c'est un sentiment de chaleur qui envahi Estrianna, elle fit un pas dans sa direction et ses lèvres rosées effleurèrent celles d'Alarin pendant un court instant, avant de se subtiliser à ces dernières.

L'inquisitrice murmura légèrement

"Bien que je ne comprenne pas totalement votre choix, je ne vous décevrais pas mon Seigneur..."

Dieu des Ombres

Alarin sourit. Cette mortelle était bien extraordinaire. Les prêtres, pourtant couchant avec leur divinité, ne se permettraient jamais une telle initiative. Embrasse le Dieu, sans une demande explicite de sa part... Voilà bien de l'arrogance. Mais elle ne pouvait être blâmée. Enfin, Alarin pouvait blâmer n'importe qui, mais il ne le ferait pas.

"Parfait... Tu es mon bras armé le plus puissant et le plus efficace. Depuis plusieurs siècles je n'ai pas connu autant de ferveur à massacrer mes ennemis... Sanctis, le peuple et moi-même te devons beaucoup."

Le petit sourire ne disparut pas des lèvres pâles et sensuelles du Père. Un père bien pervers qui ne faisait que préparer le terrain pour ce dont il avait envie depuis un moment déjà. Il fallait accorder à cette femme un charme de glace, aussi froid que la peau de son dieu. Impitoyable, elle était certainement une amante des plus inoubliables... Et Alarin ressentait le désir de vérifier cela.

"Dis-moi... N'est-Tu pas trop pure et noble, en ta grande sainteté, pour accepter une récompense de ma part?"

Une lueur moqueuse s'alluma dans ses yeux. Il savait bien qu'elle ne faisait pas grand-chose par sa foi en lui. Elle était égoïste, en bonne Ombre, et se servait plutôt de son nom pour appuyer ses ordres. Tant qu'ils allaient dans le même sens, Alarin allait applaudir ce genre de pratiques. Ce qu'une Ombre obtient par la force, est à elle. Si une Ombre déçois son dieu, elle est punie. Estrianna savait maintenir un équilibre entre les deux, dans son comportement. Tant mieux pour elle...

Quant au type de récompense, il n'y avait pas vraiment de doutes à avoir. Si le maître des lieux exigea un lit, à la place d'un autel, ce n'était pas pour faire une sieste. Si certains humains pouvaient mourir d'épuisement, les Ombres étaient souvent à l'abri de ce danger... Alarin s'approcha aussi de son inquisitrice, se pencha légèrement et lui souffla à l'oreille, d'une voix à exciter n'importe quel être vivant:

"Je voudrais voir ce que Tu caches sous ton armure..."

Les désirs d'Alarin équivalaient à des ordres, dans cette matière.

Inquisitrice

C'était quitte ou double, soit l'arrogance de la Dame plaisait à son Dieu, soit elle allait passer un très mauvais moment, mais connaissant la réputation de l'immortel, le risque était faible. De plus il avait besoin d'elle pour aimablement convaincre ceux doutant de son protégé.

A sa réaction, la première hypothèse avait été retenue, mais la surprise fut de taille quant à la suite des évènements qu'elle n'avait pas du tout prévu. Le murmure qu'il glissa à son oreille la plongea dans une sorte de transe interne, le sang d'Estrianna bouillonnait, celle qui brisait les hommes venait de se faire briser à son tour.

Cependant la situation ne semblait pas pour autant lui déplaire, se retrouver dans les bras de l'être le plus puissant au monde, quoi de mieux pour satisfaire son égo surdimensionné? Il était de toutes façons impossible de rebrousser chemin et cela faisait longtemps qu'elle était seule, pourquoi ne pas s'amuser un peu? Surtout que le Dieu était réputé pour être le meilleur amant possible.

Estrianna ôta ses gants de velours, puis elle plaça ses bras autour du cou d'Alarin avant de lui susurrer légèrement:

"Vous oseriez pervertir une pure et gente dame comme moi?"

Le ton de sa voix ne trompait pas, elle était consumée par le désir, même si elle tentait de le dissimulé sous une légère ironie...

Ses mains glissèrent légèrement dans le dos d'Alarin, s'arrêtant au creux de ses reins.

"Mais si vous voulez savoir ce que je cache, venez donc le découvrir par vous même..."

Dieu des Ombres

Si Alarin était parfaitement incapable de lire les pensées, on pourrait dire qu'il "sentait". Il ne pouvait pas comprendre les détails, mais voyait des images vagues. D'habitude. Là, il fut presque renversé par l'intensité et la qualité du tableau, en effet réservé aux adultes, qui se dessinait dans la tête de la belle inquisitrice. Son sourire s'en vit grandir, dévoilant ses dents vampiriques. Bon, il avait quelques différences avec les ombres moyennes.

Elle allait être sienne et cela sans aucun doute. Ainsi, et dans une cruauté aussi physique que sentimentale, Alarin décida de jouer un peu avec elle. Sans trop la froisser quand même.

"Quel est donc ce discours? Où est mon inquisitrice impitoyable? Tu es une enfant bien mignonne, ma petite Estrianna... Très mignonne, oui... Laisse-Toi aller..."

Il lui caressa le visage, du bout de ses doigts d'une douceur extrême. Ensuite, il lui donna ce qu'il y avait sans doute de suprême dans les distinctions de tout Sanctis: un baiser. Leurs lèvres se frôlèrent, la langue d'Alarin vint caresser celles de sa servante, pour finir par se frayer un chemin vers l'intérieur de la bouche de la belle femme. Et sa langue était chaude... Très chaude, si on la comparait avec le reste du corps. Elle entama une valse bien enivrante avec la langue de l'inquisitrice. Personne ne pourrait rester de glace, surtout tenant compte du fait que le baiser ait duré plus de cinq minutes et ne cessa de gagner en intensité.

Les lèvres humides des deux salives sucrées et mélangées, le Dieu continua à sourire. Lorsqu'elle lui dit qu'elle voulait qu'il vienne la déshabiller, il ne fit qu'hocher la tête. Un geste de sa main enveloppa l'ombre d'énergie et la souleva dans les aires. Il leva, et écarta, les bras pour commander à cette force. L'armure de l'inquisitrice se détacha et toutes ses pièces se mirent à flotter autour d'elle comme des lunes autour d'une planète et finirent par tomber au sol avec un bruit métallique. Des mains invisibles la caressaient partout à la fois, elle goûtait là à une puissance qu'il n'accordait que rarement aux prêtres. Une puissance dont il était composé, lui-même. La magie pure, dans son état initial. Sans la quitter des yeux, Alarin la fit doucement descendre et la prit dans ses bras.

A travers le fin vêtement qu'elle portait sous la carapace métallique, il sentait le corps chaud et au combien disponible, de la belle Ombre. Il la déposa, avec soin sur le lit. Peu importe si c'était difficile pour elle, il la préférait douce et moins... guerrière corrompue par son propre pouvoir. Plus soumise, en quelque sorte. Mais pas trop. Elle n'allait sans doute pas le décevoir. Il resta debout, face à elle.

"Alors, ma belle... Que pourrais-Tu me proposer, maintenant que je te vois plus légère et libre de tes mouvements?"

Inquisitrice

Le contact de la langue brulante du Dieu provoqua une décharge de plaisir, chaque mouvement de langue l'embrasait de plus en plus, il sembla durer des heures, lorsque les lèvres du Dieu quittèrent les siennes, elle pensa pouvoir se calmer un peu.

Grossière erreur, elle se senti soulevée dans les airs par une force à la fois terrifiante et douce, son armure se détacha avant de retomber au sol, elle n'appréciait pas d'être dans l'incapacité d'agir, mais les sensations que lui procurèrent le contact avec la forme primaire de l'Immortel lui firent vite oublier ce détail, elle goûtait la à quelque chose d'inédit, un plaisir divin et indescriptible.

Elle profita du bref séjour dans les bras d'Alarin afin de se ressaisir un peu, elle fixait le Dieu de ses yeux glacés en arborant un léger sourire malicieux. Les évènements précédents avaient déclenchés chez elle une sorte de soif insatiable, elle en voulait plus, encore plus...

Elle agrippa le Père des Ombres et le tira vers elle, puis le plaqua littéralement sur le lit avant de se placer par dessus. Elle fit glisser ses mains sur la chemise du Dieu tout en prenant soin de la réduire en lambeaux à l'aide de ses ongles.

Elle contempla le torse nu, finement musclé dans toute sa splendeur, avec une douceur presque irréelle et contrastant avec la brutalité du geste précédent, elle fit jouer ses mains et le bout de ses ongles entre les muscles, la peau était froide mais émettait une forte chaleur intérieure.

Sa langue brulante pris rapidement le rôle de ses mains, glissant sur le torse, toujours plus bas. Elle s'amusait à s'arrêter au niveau de la ceinture avant de remonter pour mieux redescendre, elle se releva afin de constater l'effet et à la vue du sourire d'Alarin, il semblait apprécier.

Elle alla ensuite jouer avec les oreilles du Dieu, mordillant légèrement les lobes de ses dents glacées et prenant bien soin de fournir un vue imprenable sur sa poitrine des plus généreuses, elle lui murmura d'une voix sensuelle mêlée d'un soupçon d'arrogance qui lui était caractéristique:

"Je pensais mon seigneur plus actif que ça...."

Dieu des Ombres

Alarin laissa son inquisitrice vorace faire. Les morceaux de sa chemise, n'étant pas plus réels que lui, disparurent, une fois déchirés du reste de la personne du dieu. Les mains de l'homme étaient bien baladeuses et ses yeux ne perdirent aucun détail du décolleté de la Dame. Au contraire, sa bouche parcourut, guidée par la langue, le cou et explora le haut des seins.

La remarque de la belle n'eut aucun effet sur l'égo d'Alarin. Il était aussi soumis que dominant et son activité n'avait d'égal que dans sa passivité. Aujourd'hui, il avait envie de se faire servir par l'inquisitrice. Appréciant ses caresses il répondit.

"La nuit n'a même pas encore commencé, Estrianna. Ne t'en fais pas, Tu en verras encore de toutes les couleurs..."

Cette réponse fut suivie d'un petit rire sarcastique. Certainement, elle allait en sortir à quatre pattes, fatiguée. Le soleil n'était pas encore couché, et ils allaient passer ensemble au moins une nuit... Plus, si affinités.

"On verra ce que Tu sais faire d'abord... Et jusqu'où ira-Tu..."

Etait-elle prête à s'humilier devant lui? Ce serait bien intéressant, comme exercice. L'arrogance à tout prix? Ou la tête baissée, mais les faveurs et pouvoirs divins? Un choix difficile... Mais d'abord, elle allait devoir patienter. Il n'allait ni s'occuper d'elle, ni lui donner satisfaction sur le plan sexuel, tant que SES caprices n'étaient pas satisfaits.

"Commençons par quelque chose de simple... Masse-moi le dos..."

Et il se retourna, s'allongeant sur le ventre. Sa chemise disparut totalement, se fendant dans le corps. Il se laissa donc au soin des mains douces, et meurtrières de Blaumeux, sachant bien qu'elle allait faire ce qu'il voulait. Sinon, il allait l'y forcer... Il ferma les yeux, et sourit avec joie...

Inquisitrice

Estrianna fut déçue que sa provocation n'eut pas l'effet escompté, mais le Dieu avait raison, la nuit n'avait pas encore commencée, des idées des plus perverses germèrent dans l'esprit tortueux de la Dame, qui se mordit légèrement la lèvre inférieure.

Les paroles d'Alarin ne laissèrent aucun doute: il voulait la tester. Très bien, même si elle devait ravaler sa fierté légendaire afin d'obtenir les faveurs divines, elle le ferait sans aucun remords, de toutes façons répondre aux attentes d'un dieu n'est pas signe de faiblesse.

Cependant, la requête qui lui avait été adressée la surpris, un massage de dos, dans un pareil moment? Toute autre personne aurait été immédiatement transformée en statue de glace, mais là, il s'agissait d'un cas un peu spécial. Et pour ne rien gâché, le dos du Père était des plus agréables à regarder: pâle, omoplates parfaitement dessinées...

L'inquisitrice déposa ses mains sur cette peau douce et froide au niveau des épaules, faisant travailler ses doigts experts afin de procurer un massage des plus relaxants et excitants comme elle savait si bien le faire, elle descendit ensuite de plus en plus bas, sans bien-sûr omettre une seule vertèbre, s'arrêtant au niveau des reins, puis remontant les flans vers les épaules.

Tandis que ses doigts jouaient sur le dos du Dieu, ses lèvres glacées contrastant avec sa langue brulante se divertissaient sur la nuque et les épaules du l'Immortel, elle ajouta même une petite fantaisie en lui mordillant le cou.

"Mon seigneur est-il satisfait de son humble Inquisitrice? ..."

Dieu des Ombres

Humble? Alarin rit. Quand il s'arrêta, un sourire persista sur ses lèvres, tandis qu'il se tournait pour faire face à la Dame. Elle était, effectivement d'une beauté terrifiante. Une femme qui jouait avec les vies au quotidien, cruelle et impitoyable. Elle allumait, dans l'esprit de son dieu, bien des désirs, plus pervers les uns que les autres. Son sourire le reflétait bien.

En effet, l'Ainé des deux Divinités cumulait l'énergie et la luxure pour deux. Deux immortels très puissants... Ses mains se glissèrent sous les vêtements de l'inquisitrice et caressèrent la peau douce de la femme qui s'offrait à lui. La fine robe d'Estrianna se déchira comme une toile d'araignée. Elle se trouva nue, en toute sa splendeur, assise sur le dieu, qui n'avait que son pantalon. Alarin se déplaçait toujours pieds nus dans son sanctuaire, sur le marbre noir, sans jamais se salir... Son "corps" ne s'altérait jamais sans sa volonté...

"Pas encore. Tu es bien partie... Mais je voudrais te voir à mes pieds... Comme tous les autres qui entrent ici... Montre-moi ta fidélité et ton dévouement..."

Il la poussa avec douceur, mais une puissance invisible s'empara encore du corps de la femme pour la projeter en arrière et la laisser sur le sol froid du cœur du Temple. Alarin sourit et se leva pour s'asseoir sur le bord du lit et croiser les jambes. Estrianna était à quelques mètres de lui.

Maintenant, il n'avait plus envie d'attendre trop longtemps, il avait envie d'elle. Cependant, il restait une question à règles. L'épreuve finale de cette Rencontre... Le dieu tendit la main vers elle, la paume vers le haut.

"Viens... Viens à moi, ma petite... Au pied. Viens lécher ma main... Rampe..."

Si masser le dos était presque une domination, maintenant elle allait devoir faire un effort assez terrible pour ne pas s'enrager. Mais Alarin sentait qu'elle allait se briser une fois de plus... Elle le désirait et ne pouvait se permettre de perdre ses faveurs. Tout le pouvoir d'Estrianna était basé sur son Nom à lui. Et il en avait encore beaucoup à donner...

Les Grands-Prêtres eux-mêmes devaient s'humilier devant lui aussi... Le dieu n'irait jamais à confier de si grands pouvoirs à quelqu'un qui n'est pas capable de baisser la tête devant lui. Estrianna Blaumeux, allait-elle rejoindre les puissants, ou les fiers?

Inquisitrice

Estrianna fut saisie de frissons de plaisirs lorsque le Dieu passa ses mains sous sa robe tout en la déchiquetant, chaque mouvement des mains froides provoquait une décharge de plaisir à la Dame. Mais ses ardeurs furent refroidies lorsque elle entendit les paroles de son amant, il voulait savoir jusqu'où elle irait?

Mais avant qu'elle n'eut le temps de répondre quoique ce soit, elle se retrouva allongé sur le sol glacé du Sanctuaire, aux pieds d'Alarin qui l'attendait, main tendue. Mais la requête qui lui fut adressée la fit perdre tout contrôle pendant un instant.

Des pics de glace de plusieurs mètres sortirent du sol, entourant l'inquisitrice. Ses yeux brillaient d'une lueur meurtrière, ses ongles brisèrent les pavements du temple lors de leurs impacts. Allait-elle s'arrêter sur la dernière marche de l'escalier du pouvoir et de la gloire? Après avoir fait tant d'efforts afin que son ombre s'étende sur tout Sanctis et même au-delà? De plus, si elle se refusait au Dieu, sa tête allait tomber et tout ce qu'elle avait fait n'aurait servis à rien... impensable!

Estrianna réprima une rage intérieure des plus féroces, ses yeux brillaient toujours mais cette fois ci, c'est une lueur des plus perverses qui était visible. Elle passa sa main dans ses longs cheveux blanc et afficha un sourire des plus malicieux, elle se mit à ramper pour atteindre le Père des Ombres.

Lorsque sa main fut à portée, elle la saisi de la sienne, avant d'écarter ses lèvres afin d'en engloutir l'index, puis sa langue se mit à jouer sur toute la surface de la main, remontant sur le bras, les épaules, le cou...

"Mon dévouement est-il satisfaisant pour vous, Maître?..."

Dieu des Ombres

Alarin resta immobile. La colère de l'inquisitrice était magnifique, mais vaine, face à cet homme. La dévastation du Sanctuaire n'avait rien de bien fâcheux. Il la laissa ramper jusqu'à lui, avec son sourire plein de satisfaction égoïste. Les deux futurs amants aimaient le pouvoir. Et ils allaient en avoir tous les deux. Elle, sur le monde des Ombres. Lui, sur elle. Il était toujours prêt à favoriser les forts pour qu'ils enfoncent les faibles. Mais que les forts n'oublient jamais que leur dieu leur était toujours supérieur...

"Oui... C'est bien, mon enfant..."

Le dieu était effectivement satisfait de son inquisitrice. La maintenant à genoux, il prit sa tête entre ses mains, pleines de puissance. Lui caressant les joues et tout le visage, il reprit la parole, sans cesser de la fixer. Sa voix était un murmure doux et séduisant, plein de force. Indiscutable.

"Tu auras ce que Tu désires, Estrianna... Tu porteras mon étendard et anéantiras mes ennemis, ta puissance sera énorme... A condition de ne jamais oublier que si le monde sera à tes pieds, c'est bien parce que Tu es aux miens... Esclave..."

Le dernier mot a été prononcé si bas, qu'il fut à peine audible. Pourtant, il résonna très fort dans les deux esprits. Tout avait un prix. Et encore... Ici, ce n'était pas très cher payé...

Alarin la prit dans ses bras, la leva et la prit avec lui au lit. Il allait lui montrer pourquoi était-il le meilleur des amants et pourquoi elle allait le servir avec joie et baisser la tête à chaque claquement de ses doigts blancs. Les doigts qui s'emparèrent du corps nu pour le caresser, lui faire plaisir, lui montrer ce que "Paradis" veut dire. Ses caresses se firent plus fortes, plus intenses, ses mains étaient partout, ses lèvres aussi... Dans le cou, sur la bouche, la langue caressait l'oreille pour descendre à proximité du sexe de la Dame. Le souffle, de plus en plus chaud, du dieu, venait caresser le "sanctuaire" de cette femme terrible.

Tandis que son désir à lui grandissait, il ne cessait de faire de son mieux pour qu'elle tremble de plaisir. Il léchait, mordillait, caressait, embrassait,... Enfin, il enleva son pantalon de soie noire et les deux amants s'enlacèrent dans un baiser des plus fulgurants... Bientôt, un Acte, méritant son A, allait avoir lieu...

Inquisitrice

Estrianna jubilait intérieurement, si son rire avait pu s'entendre, toute personne censée se serait enfuie à toute vitesse. Glacial, terrifiant, sadique... tel était le rire intérieur de la Dame. Sanctis, non... le monde allait trembler au simple murmure de son nom.

Certes, elle allait agir pour le compte d'Alarin, mais n'était-ce pas déjà le cas? Elle était au sommet, seuls le Père et cet architecte lui étaient supérieurs, et temporairement en ce qui concernait Aël.

Son objectif étant atteint, elle pouvait maintenant profiter de l'instant présent, et elle du reconnaître que la réputation de son amant était justifiée. Ses caresses lui prodiguaient des sensations inédites, qu'elle n'aurait pu soupçonnées.

La langue brulante du Dieu ainsi que ses mains voguaient à leurs gré sur le corps de la Dame, de plus en plus intensivement, même si cela lui plaisait énormément, il était impensable pour elle de rester passive...

"Permettez moi de vous remercier pour cette délicate attention..." avait-elle prononcé sur un ton lubrique.

Ses mains entamèrent une danse des plus sensuelles et excitantes sur le corps de l'Immortel, descendant sur le dos, s'attardant légèrement sur les fesses fermes et musclées, avant de repartir de plus belle. Sa langue s'amusait elle aussi de ce corps si parfait, s'attardant sur certains endroits plus que sur d'autres.

Mais les préliminaires avaient assez duré pour Estrianna, elle se releva légèrement, affichant un air à la fois vicieux et timide, en se mordillant légèrement l'index et c'est sur une voix douce qu'elle parla à l'être qui allait faire d'elle une Reine.

"Il n'est pas très galant de faire attendre une gentille demoiselle, maître ..."

Dieu des Ombres

Elle était très douée, elle aussi... Parfait... Et elle n'avait plus envie d'attendre. Bien... Cette fois, il devait avouer qu'il était bien d'accord avec elle. Ainsi l'inquisitrice se retrouva sur le dos, plaquée par un homme qui faisait l'amour depuis plusieurs millénaires. Tout le monde sera bien d'accord qu'il avait de l'expérience. Il l'embrassa encore une fois, langoureusement, de toutes ses forces.

Puis... Il entra en elle. Alarin n'avait pas de corps capable saisir le plaisir charnel. Il sentait celui de l'autre et en profitait... Elle était excitée, humide et prête à l'accueillir, il n'en doutait pas. S'appuyant sur une main, il caressa le visage d'Estrianna, avant d'entamer des va-et-viens. D'abord, il y alla lentement, plus loin à chaque fois. C'était une entrée, avant le plat principal.

Le bassin du dieu allait de plus en plus vite, tandis que sa main et ses jambes cherchaient un contact ininterrompu et plus intense possible avec la peau douce de l'Ombre qui était désormais sienne. Leurs corps se couvraient de sueur, Alarin se baissa pour lécher celle-ci dans le cou de sa maîtresse, en profitant pour renouveler le plaisir de la sentir si proche et si... sienne. Il la possédait, elle était en son pouvoir, comme jamais. Ce n'était plus une question de dépendance politique... Elle lui appartenait corps et âme.

Ne pouvant pas jouir lui-même, Alarin allait toujours au bout du rapport. Impossible de dire combien de temps ils passèrent ensemble, combien de temps il lui faisait plaisir. Quand il sentit que cela venait, il redoubla d'efforts pour qu'elle jouisse dans un torrent de débauche et de luxure.

"Tu es à moi... Estrianna..."

Sa voix était à peine fatiguée. Il la menait, il en faisait ce qu'il voulait... Tout en lui rappelant qu'elle était sienne, il la fit jouir... Et il jouit à la seconde qui suivit ce petit miracle, poussant un soupir capable de déclencher une tempête, à lui tout seul... Sans jouissance physique, Alarin n'avait pas de semence. Il s'étendit, satisfait auprès de sa nouvelle amante, un petit sourire aux lèvres.

Inquisitrice

Estrianna resta bouche bée lorsque le Dieu entra en elle tant la décharge de plaisir fut colossale, son corps tout entier en fut emplit, c'est à cet instant qu'elle comprit l'étendue des talents du Dieu, qui pouvait résister à ce torrent de plaisir?

L'inquisitrice s'abandonna totalement à l'immortel, resserrant ses longues jambes autour de lui afin de le garder en elle, chaque mouvement gagnait en intensité, les gémissements et les râles d'Estrianna le confirmait, mais elle en voulait plus, toujours plus... Ses ongles s'enfoncèrent dans la peau d'Alarin, laissant des traces de griffes sur leur passage.

Elle était sienne, oui sans aucun doute, et elle ne le regrettait pas. Pouvoir, gloire et surtout plaisir allaient être ses récompenses. L'espace et le temps avaient perdu toutes notions concrètes tandis que la valse des corps se faisait de plus en plus frénétique.

Estrianna repoussa ses limites à leurs paroxysmes afin de prolonger ce moment, encore et encore. Mais lorsque le Dieu redoubla ses efforts, elle ne pu lutter et céda, son corps fut saisi de spasmes incontrôlables lorsqu'elle explosa littéralement, suivie de près par son amant.

Les rayons du soleil commençaient à filtrer par les vitraux du Sanctuaire, Estrianna se blotti contre le torse du Dieu, traçant des cercles sur celui-ci avec le bout de son index tout en fixant le père de ses yeux d'un rose brillant.

"Quel dommage, la nuit est déjà terminée..."

Elle marqua une légère pause, avant de reprendre d'une voix douce et sensuelle mêlée d'un soupçon de luxure:

"Mais vous savez où me trouver mon Seigneur..."

Dieu des Ombres

Parfait, il sut la faire sienne. Il avait un doute, jusque là, mais elle était très réceptive au plaisir. Tant mieux. Il allait pouvoir lui imposer sa volonté par la suite et pouvait être bien plus rassuré quant à sa fidélité. L'inquisitrice n'allait pas lui jouer de sales coups. Ou elle allait y réfléchir à deux fois, avant de faire une bêtise.

Le sourire du Père se fit plus doux, sans perdre toute sa malice. Il l'attira à lui, avant de l'embrasser encore une fois. Certes, le jour commençait à se lever. Mais en quoi cela allait-il les retenir? Alarin répondit donc à sa belle compagne de cette nuit.

"Dommage, certainement. Mais ce n'est pas forcément fini, ma belle..."

Oh, mais bien sûr qu'il savait, où trouver Estrianna. Elle n'allait plus jamais lui échapper. Elle était à lui et en son pouvoir. L'arrogance et la possessivité du dieu n'avait pas beaucoup de limites.

"Oui, à mes pieds. Mais là n'est pas la question..."

Les mains blanches d'Alarin, animées par une puissance insoumise à la fatigue, s'emparèrent encore du corps de la belle femme. Il en redécouvrit la poitrine, puis les formes, courbes délicieuses, et finit avec quelques caresses du sexe de sa partenaire. Un lieu sacré, où une flamme sacrée fut consumée il y a quelques minutes, mais où il comptait bien en allumer une autre...

Ensuite, il vint se coller à elle et l'embrasser, faisant remonter le désir... Allait-elle avoir la force pour recommencer? Si oui, il la laisserait aller au dessus de lui... Sinon... Tant pis.

Inquisitrice

Estrianna fit la moue suite à la remarque, mais elle retrouva bien vite son air malicieux lorsque le Dieu l'embrassa et que ses mains glissèrent sur son corps, il voulait la tester à nouveau? Si il pensait qu'elle avait été incapable de récupérer, il se trompait lourdement.

Le temps qui s'était écoulé avait permis à la dame de reprendre son souffle bien plus qu'il ne fallait. La danse des langues brulantes et les caresses du Dieu eurent vite fait de raviver sa soif de plaisirs. Mais cette fois, il n'était pas question que l'immortel ait le contrôle.

Elle imposa le sien d'une façon assez inattendue, elle s'empara des bras d'Alarin, les joignant à la verticale au dessus de la tête et les scellant ensemble à l'aide de menottes de glace. Certes, elle savait que le Dieu pouvait les briser avec une facilité déconcertante, mais qui ne tente rien n'a rien.

Elle déposa un léger baiser sur les lèvres d'Alarin, avant de descendre vers le cou, puis le torse faisant joueur sa langue sur les muscles ô combien appétissants. Toujours assise sur l'entrejambe du Dieu, elle sentait ce dernier prendre de plus en plus d'ampleur au fur et à mesure de ses caresses. Elle ne pu s'empêcher de narguer légèrement l'immortel en lui murmurant:

"Mon seigneur est donc si impatient... bien..."

Elle écarta les jambes afin de répondre aux demandes du corps de son amant, ses mouvements se firent assez lents au début, pour gagner en rapidité et en intensité assez rapidement. Elle plaqua sa poitrine sur son torse, ses lèvres vinrent à la rencontre de celles d'Alarin.

La valse des corps et des langues pouvait reprendre la où elle s'était arrêtée...

Dieu des Ombres

Alarin n'en attendait pas moins de la plus intrépide des femmes de son peuple. Enfin, une des. Mais sans doute la plus puissante. Elle ne faisait pas défaut à sa réputation, ni à ses exploits précédents, connus du Père. Elle répondit très rapidement à ses caresses et prit la direction des opérations.

Il ne demandait pas mieux... Se faire enchainer par cette femme. Quel délice! Alarin n'aimerait pas, par contre, être une de ses victimes. Elle devait être un des pires bourreaux dans l'histoire de Sanctis. Bien qu'il ait déjà connu une foule de fanatiques et d'autres extrémistes en tout genres, il devait avouer que la Dame était exceptionnelle. Mais les temps spéciaux nécessitaient des personnes spéciales.

Et celle-là l'était particulièrement. Le corps du dieu frissonna de plaisir. La glace, il ne la sentait pas vraiment. C'était l'un de ses éléments et puis... Il était libre de choisir ses sensations.

La divinité parasita donc avec beaucoup de soin tout le plaisir de la jeune femme. Mais il fit aussi de son mieux pour lui en procurer un maximum. Son bassin allait à l'encontre de celui de sa maîtresse avec une grande force. On pourrait assimiler ce rapport à un rodéo. Il n'allait pas la faire tomber, mais toutes les sursauts et mouvements réguliers du corps du dieu donnaient sans doute des sensations assez puissantes.

La jouissance était proche...

"Alors? Quelque chose à ajouter, ma belle petite?"

Inquisitrice

Les mouvements frénétiques des corps avaient gagnés en ampleur au fil du temps, chacun d'eux flirtant avec les limites de la brutalité.

Les langues s'étreignaient dans un tango des plus sensuel, celles du dieu brisaient la danse afin de faire un passage furtif au niveau du cou et de la poitrine de la dame, ce qui ne lui déplaisait pas, avant de reprendre la où elles s'étaient arrêtées.

Les mains de son amant parcouraient son corps, frôlant sa peau douce et satinée d'habitude glacée mais qui cette fois-ci était brulante, la femme de glace était devenue en l'espace d'un instant une braise des plus ardente.

L'inquisitrice n'était pas pour autant passive. Agrippant le magnifique corps du Dieu, caressant son torse musclé, faisant elle aussi jouer sa langue sur son cou, mordillant ses lèvres et ses oreilles. Elle profitait aussi de son contrôle sur l'acte, jouant avec l'immortel en accélérant ou ralentissent ses mouvements.

Le temps lui même s'était effacé devant une telle fresque, mêlant plaisir et luxure avec un zeste de malice. Les limites d'Estrianna atteignirent une fois de plus leur paroxysme, elle embrassa l'Immortel avec une passion peu commune avant d'atteindre le nirvana pour la seconde fois.

Elle resta sur lui, si elle avait pu récupérer assez vite la première fois, celle-ci l'avait mise à bout de forces.

"200 ans avant de connaître ça, quel gâchis..."

Dieu des Ombres

Vampirisant tout le plaisir de la Dame, Alarin prit son pied pour la seconde fois. C'était effectivement délicieux de la faire jouir et jouir avec elle. Tant bien que mal, il s'assurait de sa fidélité, du moins partielle. Car il sentait qu'elle adorait cette domination qu'il lui offrait, même si elle était bien éphémère.

Lorsqu'elle s'effondra sur lui, épuisée, le sourire le l'homme se fit plus froid. Elle demeurait faible, face à lui. Mais pour connaitre cette faiblesse-là, encore une fois, elle donnerait son âme, sans hésiter, il n'en doutait pas. Parfait.

"D'autres meurent sans jamais avoir imaginé cela. Tu es une élue, ma belle Estrianna..."

Il avait toujours cette façon si paternelle de parler. Effectivement, il était le Père de toutes les Ombres, mais cette relation ne rendait l'insecte que plus délicieux. En aucun cas, il n'était question d'abomination.

Oui, cette femme allait mener le peuple à la victoire. Lorsque la population se ferait plus grande, elle pourrait de nouveau user de ses méthodes pour écarter toute hérésie. En attendant, elle allait devoir se contenter du sang des Polymorphes. Ce n'était déjà pas trop mal. Il rit de son rire, plus glacial que toute la glace jamais invoquée par l'Inquisitrice.

"Va maintenant, ma fille... La véritable hérésie reste intacte et se gausse de nous. Les Polymorphes doivent être anéantis et c'est ce que je t'ordonne de te faire. Commence par encadrer les colonies qui naitront les unes après les autres... Ensuite... Tu mènera l'armée à la guerre... Et je serai ton trophée plus d'une fois, si Tu parviens à me satisfaire..."

Il leva la main et sa puissance enveloppa Estrianna. Dans cet espace restreint, il commandait à des forces colossales. Soulevant sa servante, il lui insuffla de nouvelles forces, plus terribles encore. Rien à voir avec le sexe, cette fois. C'était une force qui rendit l'Inquisitrice plus terrifiante, l'entourant d'une aura aussi noire que horrible. Il la rendit quelque peu plus belle et séduisante, la marquant ainsi comme sienne à tout jamais. Un être crée dans la perversion, comme toutes les Ombres, mais perverti au possible par cet acte charnel et le pacte fait avec son dieu... Qui sait ce que ça allait amener? Sans doute une autorité sans limites à chacun des ordres qu'elle allait donner. Mais était-ce tout?

Alarin la regarda partir avec un petit sourire... avant de disparaitre à son tour.