Adonia inaugure le marché aux esclaves XD

Esclave

Il faisait plutôt beau aujourd'hui. C'était déjà ça. Imaginez que vous ayez à attndre toute la journée qu'un clien s'intéresse à vous, tout en luttant contre le vent, la pluie ou la neige. Pas la grêle non, car elle risquait de trop endommager la chair fragile de la marchandise et on se pressait alors de plier bagage. Donc c'était une journée plutôt agréable, autant que cela put l'être lorsqu'on était attachée comme une bête de somme, aligné sur une estrade avec ses compagnons de fortune.

Le marchand plutôt élégant annonçait son offre du jour aux acheteurs d'une voix tonitruante.

" Mesdames et Messieurs, pour votre seul plaisir se trouve présentée ici les meilleurs spécimens d'esclaves du pays. Issus des élevages Cederman, nous avons le plaisir de vous offrir le nec plus ultra avec ses esclaves de première main. Ils ont été conçus à partir des meilleurs représentants de leur espèce et élevé avec le plus grand soin. si vous n'êtes pas du genre à vous satisfaire de la médiocrité, ils sont faits pour vous ! Admirez leur physique aventageux et découvrez leur esprit bien fait. Nous vous garantissons en plus de cela un caractère des plus agréable ! "

L'ombre ne tarissait pas d'éloge. C'est qu'il fallait absolument les vendre ceux-là, trop de bouches à nourrir n'était pas une bonne chose pour les affaires.

" Je vous invite à venir observer la marchandise de plus près, sur notre stand: allée 12, numéro 4. Nous vous communiqueront alors nos tarifs plus que généreux. "

Sur ces bonnes paroles, le marchand quitta l'estrade. On fit descendre ses esclaves alors que d'autres venaient prendre leur place pour une nouvelle présentation.

***

Adonia regagna donc sa place habituelle sur le stand Cederman, accompagnée des quelques autres esclaves qui avaient fait office d'échantillon pour la présentation du marchand. Elle se retrouva dans sa cage, celle qui l'abritait depuis à peine trois jours, depuis qu'elle avait quitté l'élevage en direction du marché à bestiaux. Sa position n'était pas des plus agréables, aussi ne faisait-elle rien pour retarder son éventuel achat. La jeune humaine était assise en tailleur derrière les barreaux en vieux métal, ses longs cheveux bruns tombaient simplement dans son dos et son beau visage n'exprimait qu'une résignation tranquille. Elle savait être patiente lorsque la situation l'exigeait et l'on pouvait lire dans ses grands yeux bleus une intelligence non dissimulée. L'esclave était habillée d'une simple tunique bleue.

Alors que la plupart des esclaves se rebellaient contre leur sort ou le supportaient avec une docilité avilissante, le comportement serein et pragmatique de la jeune fille avait de quoi détonner. Son immobilité pleine de grâce était sans doute ce qui la distinguait le plus du reste des humains.

Negociatrice de poche

Le quartier marchand semblait en effervescence. Le soleil était déjà haut dans le ciel et, pour cette période de l'année, il faisait plutôt chaud. Les rues étaient bondées et le bruit régnant était... *Epouvantable*. C'est le mot qui traversa l'esprit de la jeune Ombre. Voilà seulement trois jours qu'elle était rentrée à Sanctis, avec ces dernières trouvailles, et l'envie lui prenait déjà de repartir... Hélas, il y avait un large fossé entre ce qu'elle désirait faire et ce qui devait être fait. En l'occurrence, quelques affaires à régler avec de vieilles connaissances et puis vérifier que ces marchandises étaient bien arrivées jusqu'au marché. C'était aussi l'occasion de jeter un coup d'œil chez la concurrence, une activité très appréciée de la jeune Ombre.
D'ailleurs, en parlant de celle ci, Lulyan s'était arrêtée devant un étalage d'esclaves, accompagnée de l'un de ses garde rapproché. Des produits de l'élevage Cerderman. Pas de mauvaise qualité, mais Lulyan était assez informée pour savoir que cette lignée était une expérience raté et que ces esclaves étaient maintenant un gouffre financier pour Cederman... Et une affaire pour les opportunistes. Un fin sourire se dessina sur les lèvres de l'opportuniste en question, alors qu'elle s'approchait un peu plus, n'hésitant pas à repousser les nombreuses personnes qui lui barraient le chemin d'un petit geste adressé à son garde du corps.

" Je vous invite à venir observer la marchandise de plus près, sur notre stand: allée 12, numéro 4. Nous vous communiqueront alors nos tarifs plus que généreux. "

Il avait une bonne tête ces esclaves, non? Si... Deux ou trois avaient retenus sont attention et elle suivit le marchand lorsqu'elle vit qu'il quittait l'estrade. La demeure familial avait toujours besoin de quelques bras pour aider, que ce soit pour le ménage ou la cuisine. Et puis, cela faisait longtemps qu'elle ne s'en était pas offert un, le dernier en date s'était révélé être des plus ennuyant et, finalement, elle l'avait revendu lors d'un de ses voyages dans les terres brulées.

Arrivée au stand Cederman, elle se mit à déambuler entre les cages, toujours accompagnée de son fidèle serviteur. Il ne fallut pas plus de quelques secondes pour que le marchand accoure à sa rencontre. Il était difficile de ne pas connaitre la jeune Hebdene lorsqu'on travaillait dans le milieu des affaires et cet homme là ne faisait pas exception. Avec la même ardeur qu'il y a quelques instants sur l'estrade, il se mit à vanter les qualités de ces produits.

" Je ne savais pas que vous étiez de retour Mlle Hebdene mais laissez moi vous montrer mes meilleurs marchandises! Ils sont jeunes, bien éduqués, plutôt agréable à regarder. Ils ne vous décevront pas, c'est une lignée spécialement conçue pour des gens tel que vous... "

A cette remarque, l'Ombre haussa d'un sourcil mais ne dit rien. Son regard minutieux allait d'une cage à l'autre. Dans l'ensemble, s'était vrai... Ils semblaient plutôt calme et il aurait fallu être d'une très mauvaise foi pour ne pas trouver chez ses esclaves une certaine forme de beauté. Hélas, Lulyan pouvait être quelqu'un de bien difficile. Un regard trop vide, un air un peu trop agité à son gout... Non, non et non, ça ne convenait pas. Sa mine déçue fut immédiatement perçue par le marchand qui tenta de rattraper le coup.

" Nous avons encore une jeune esclave par ici qui vous conviendrait peut être... "

Sans attendre de réponse, il convia Hebdene a s'approcher de l'une des cages du fond dans laquelle résidait, en effet, une jeune humaine d'une sérénité... déconcertante. Décalée par rapport au reste. Aucun signe de rébellion ne semblait briller dans ses yeux, sans qu'ils ne paraissent pour autant vide de sens. Ceux de l'Ombre s'allumèrent alors qu'elle allait enfin daigner faire un commentaire.

" Intéressant... " Le marchand paru aux anges alors que Lulyan continuait. " Faites la sortir de sa cage... J'ai fait mon choix "

Oui, ça pourrait être intéressant. Cette petite lueur dans ces yeux lui plaisait bien. Du moins, assez pour qu'elle décide de l'acheter. Sortie de la cage, L'Ombre put observer plus en détails la grâce naturelle de la jeune femme. Avec une peau si blanche, on aurait pouvait presque la confondre avec une Ombre, d'ailleurs, l'illusion aurait pu être parfaite si elle ne portait pas des habits aussi simple. Oui, son choix était fait. Elle détourna son regard de l'esclave pour régler une affaire plus technique, le payement. Elle discuta quelques instants avec le marchand, tandis que son garde gardait un oeil sur sa future nouvelle acquisition, l'air impassible.

(Je suis vraiment désolé pour cette attente >.< Si je ne t'ai pas laissé assez d'ouverture, n'hésite pas à me le dire, j'éditerais. Sinon, ne te presse pas pour répondre, de mon coté, j'ai du travail qui m'attends T_T)

Esclave

Une femme ombre arpentait le stand. Adonia l'avait remarqué parmi les autres clients grâce à ses vêtements d'excellente facture. Non pas que la jeune esclave soit une experte en ce domaine, on ne l'avait pas formée pour ça, néanmoins elle avait assez de jugeote pour reconnaître cela au premier coup d'œil. Et la femme qu'elle regardait avec attention devait sans doute être la plus riche des personnes présentes en ce moment. Même si au fond l'humaine ne pouvait pas savoir le caractère qui se cachait derrière l'attitude apparemment calme de cet être, elle se dit qu'il serait sans doute une bonne chose pour elle d'être achetée par cette femme. L'esclave la regardait donc se promener dans le stand du fond de sa cage. A chaque fois que la libre passait devant un esclave sans même le regarder ou alors en laissant apparaître une moue déçue après un rapide examen, Adonia ressentait une certaine satisfaction. Elle laissait même un léger sourire apparaître au coin de ses lèvres, mais elle était trop en retrait derrière ses barreaux pour que quiconque s'en aperçoive.

Au fur et à mesure que l'ombre refusait chaque esclave qui était exposé, l'humaine espérait. Peut-être aurait-elle quelque chose qui la distinguerait à ses yeux. Sans se départir de son expression calme et sereine, elle attendait. Elle espérait surtout que le marchand aurait la présence d'esprit de la lui présenter, ou proposer plutôt. On ne parlait de présentation qu'entre deux êtres égaux, ce qui n'était pas le cas ici. Finalement, elle entendit ce dernier évoquer une jeune esclave qui pourrait peut-être plaire à la demoiselle. Adonia savait qu'il s'agissait d'elle. Peut-être aurait-elle la chance de plaire à l'ombre et d'ôter du même coup une épine du pied du marchand. Une bouche à nourrir de moins et une cliente qui semblait importante satisfaite, elle ferait d'une pierre deux coups. Sans compter que l'acquéresse semblait plutôt intéressante. Une jeune femme calme mais déterminée, qui avait l'air d'être pleine de bon sens en outre. Que demander de plus pour la petite esclave ?

L'humaine attendit alors que l'ombre s'avance vers elle, sans la quitter du regard. La dame l'examina du regard. Adonia ne tressaillit pas, elle était habituée à être considérée de cette façon. Une lueur s'alluma dans le regard de l'ombre, sans doute de l'intérêt mais elle ne pouvait pas en être sûre. La phrase qui suivit confirma son hypothèse. Le marchand fit cliqueter ses clefs et en inséra une dans la grande serrure de sa cage qui s'ouvrit bientôt. Adonia en sortit sans se faire prier et ne se releva tout à fait qu'une fois dehors. Elle n'était pas restée trop longtemps derrière les barreaux cette fois-ci et ses membres n'étaient donc pas aussi endoloris que d'habitude.

L'esclave subit un nouvel examen, sans broncher. L'ombre détourna son regard après un instant d'attention, visiblement satisfaite. Elle allait finalement quitter le marché avec cette femme. Un tournant de sa vie venait de se négocier en quelques secondes, comme quoi la vie d'un esclave ne tenait souvent à pas grand chose ! Sa supposée maîtresse entreprit ensuite de régler les formalités du paiement avec le marchand Cederman pendant qu'Adonia patientait à côté de son garde, assez impressionnant. Nul doute qu'il aurait dissuadé n'importe quel esclave de tenter de s'enfuir ! Cependant, notre jeune humaine n'en avait jamais eu l'intention. Cette femme semblait un maître convenable de toute façon, il aurait été stupide de s'enfuir.

Adonia attendit donc la suite des évènements, patiente et silencieuse. Il serait temps de parler seulement lorsqu'on le lui demanderait. Respecter les règles ne ferait que lui faciliter la vie alors que l'incorrection ne lui aurait valu que des désagréments. Quitte à être asservie, autant mettre toutes les chances de son côté pour mener sa vie de la façon la moins désagréable possible.

Negociatrice de poche

Les deux marchands se dirigèrent un peu plus loin, sous une tente dans laquelle trainait quelques papiers, un gros coffre cadenassé et d'autres objets divers. La chaleur écrasante de cette journée s'allégea au moment ou il furent en-dessous. Le vendeur se frottait déjà les mains. Réjouit comme pas deux, voyant une grosse bourse se profiler à l'horizon, il était décidé à tirer le meilleur prix de son esclave censée finir au rabais. Qu'importe si sa cliente était quelqu'un de connu, elle allait repartir plus légère qu'elle n'était venu. Tout ceci était très difficile à lire sur son visage mais certains détails apparaissaient quand même. De son coté, Lulyan restait de marbre. On aurait pu croire qu'elle était au marché des légumes tellement l'affaire semblait avoir peu d'importance à ces yeux. Malgré tout, ce n'était pas le cas. Quelque chose avait attiré son regard chez cette esclave et elle était décidée à l'acheter.
Cela ne voulait pas dire qu'elle allait se laisser plumer. Son regard pourpre se posa sur le vendeur et elle n'attendit pas qu'une parole s'échappe de ces lèvres.

" Avant que vous ne tentiez quoique ce soit, réfléchissez bien. Je sais très bien que cette esclave ainsi que plusieurs autres, deviennent un gouffre financier pour votre élevage. Pas besoin d'utiliser vos phrases mielleuses pour me faire croire le contraire. Je vous en donne mille deux cent pièces d'or. C'est bien plus qu'il n'en faut. "

Un esclave en bonne santé valait bien mille pièces d'or. Fatiguée de son voyage, elle n'avait pas envie d'entendre les multiples arguments de l'ombre qui lui faisait face. Elle voulait que ce soit rapidement réglé. En d'autres occasions, elle aurait aisément marchandé, bien que cela aurait été plus pour le sport qu'autre chose. Le marchand, lui, hésitait sur ce qu'il devait répondre... Devait il haussé le prix au risque de voir sa cliente s'en aller? En l'observant un peu, on pouvait constater qu'elle s'impatientait. Une décision rapide devait être faite. Mille deux cent... Peu de personne en ville lui offrirait plus et cela faisait bien trop longtemps qu'il essayait de vendre ces esclaves là. Bien.

" Je vois... He bien, ne pas accepté serait stupide je suppose... J'espère faire encore des affaires avec vous, Mlle Hebdene, surtout si elles sont aussi rapidement conclue... "

Là encore, la jeune ombre resta de marbre. "... La prochaine fois, tu n'auras pas autant de chance... Vautour." Pensée qui effleura son esprit alors qu'elle expliquait, tout en sortant de la tente, qu'une personne viendrait régler la note plus tard dans la journée.

L'esclave ne semblait pas avoir bougé. Enfin, son esclave, maintenant. Orhu n'avait lui non plus pas quitter sa place et l'attendait, accoudé à une cage vide. Celui-ci n'avait pas besoin de poser de question pour savoir comment cela s'était passé. Il se contenta donc d'un sourire. Mlle Hebdene n'était pas très causante mais ce n'était pas pour autant quelqu'un de bien méchant... Enfin, c'était son avis. Lully n'avait pour sa part qu'une envie, rentrer chez elle avec sa nouvelle acquisition. Elle attendit que le vendeur détache complètement la jeune esclave puis, elle lui fit signe de les suivre et ils marchèrent un peu, s'éloignant doucement du marché et de son vacarme incessant. Ce n'est qu'après quelques minutes qu'ils arrivèrent en des lieux plus calmes. Lulyan fit signe à la jeune esclave de se rapprocher d'elle.

" Bien... Avant d'arriver à ma demeure... Je me nomme Lulyan Hebdene. Tu peux m'appeler Maitre Hebdene en public, maitre ou tout simplement Lulyan entre nous. Nous verrons quelles seront tes tâches une fois arrivé. " Après ces quelques paroles, Lully remis une de ses mèches sombre derrière son oreille, cherchant quelques peu ces mots. " Je t'expliquerait un peu plus en détails tout ce que tu dois savoir quand nous serons dans un endroit plus convivial, mais avant, quel est ton nom ? "

Si on ne donne pas de nom aux objets inanimés, il en faut cependant un pour ceux qui sont vivants. Lully n'avait pas pour habitude d'appeler un esclave "esclave", du moins pas quand il s'agissait du sien. La jeune femme qui lui faisait face semblait bien calme. Aux premiers abords, il lui avait semblé apercevoir une lueur de... je ne sais quoi dans les yeux, quelque chose qu'elle n'avait pas l'habitude de voir dans le regard des humains. Ce n'était pas de la soumission en tout cas ni une lueur de rébellion. Non, quelque chose de plus profond et elle espérait vraiment qu'elle n'est pas rêvé. Une fois que la jeune femme eut répondu, Lulyan fit une dernière remarque, ses yeux pourpres l'observant avec attention et une certaine curiosité.

" Si tu as une question que tu juges vraiment importante à tes yeux, tu peux la poser maintenant... "

[ Ais je besoin de préciser que je suis on ne peut plus désolée de cette très longue attente T_T ? Je culpabilisais horriblement à chaque fois que je faisais autre chose alors que j'avais le temps de te répondre >.< Encore une fois, je ne sais pas si j'ai laissé beaucoup d'ouverture... Je suis prête à changer le post s'il le faut.]

» Adonia