Perdu

Esclave

*Pouasse ! Où ch'uis là ?*

Akpess était tout bonnement perdu dans ce monde encore vierge d'histoire. Ou presque, les seules histoires qu'il connaissait étaient vieilles de plusieurs années. Il avait l'impression qu'il devait exister des endroits où c'était courant, il avait l'impression qu'il faisait même parti d'une de ces histoires mais ce n'était qu'une impression. IL n'en tint pas compte après une dernière pensée :

*Cette histoire, je vais l'écrire maintenant.*

L'esclave s'arrêta, regarda au ciel et eut un rire bref :

"Ecrire..."

Il aurait bien ajouté 'quelle ironie !' mais il ne connaissait pas ce mot. Pas plus qu'il ne savait écrire, d'où l'ironie. Mais vous vous demandez bien, cher ami lecteur, ce qui fichait cet esclave en pleine cambrousse, au beau milieu du nowhere comme diraient des habitants d'une nation qui est extérieure à notre histoire. Et bien, cet esclave, un peu couturé pas spécialement fort ni beau mais avec un certain charme. Cependant, la durée de vie de la mémoire de notre protagoniste n'aatteingnait pas celle de cet arbre.

Aussi, il y avait peu sa mémoire s'était effacée et il avait voulu par la suite retrouver son ancien maître. Noble idée mais un peu ratée. Il s'était perdu. Comme un petit vieux de quelques dizaines d'années, Akpess avait oublié le chemin. Il avait la vue de la maison, le nom de la route. Il avait l'avenue d'où il était parti, les indication qu'on lui avait donné mais il n'arrivait pas à se faire coïncider les deux pièces de ce puzzle grandeur nature. En désespoir de cause, l'humain décida d'opter pour la meilleure des solutions. Il avisa un bout de bois qui traînait par là et que croyez vous qu'il fit ? Il s'assit.

Si 'on' tenait un peu à lui et qu''on' s'inquiétait de trop, 'on' viendrait le chercher. Akpess ne bougerait pas, restant assis au milieu du nowhere.

Guérisseuse

L'aiguille de l'horloge antique défilait à un rythme régulier, saccadé... Elle entendait le petit bruit des mouvements de l'aiguille, petit bruit agaçant...

"Tik, tik, tik..."

Elle fixa un instant l'horloge en se demandant si elle ne le mettrait pas plutôt dans un endroit éloigné de cette pièce. C'est vrai qu'il était nécessaire pour elle de connaître le temps lorsqu'on est guérisseuse il faut savoir gérer le temps, les malades venaient souvent nombreux et Dia ne pouvait pas tous les accepter sous risque qu'elle n'aurait pas assez de temps pour pouvoir récupérer du sommeil car le sommeil était quelque chose d'essentiel pour elle. Le sommeil lui remettait les idées en place et permettait de relaxer son esprit l'instant de quelques heures.
Dia soupira et regarda la main de l'homme qui se trouvait devant lui. C'était un humain, esclave d'une ombre marchande. Cet homme a glissé et est tombé à terre, ensuite un cheval vint se ruer sur ses mains, des mains trop fragile que pour supporter le poids d'un cheval. Les os étaient brisés, le petits éclats dans ses doigts. Dia voyait régulièrement des humains, elle s'en occupait malgré qu'il soit largement inférieure à sa race, tant qu'ils avaient de quoi lui offrir pour la remercier peu importait l'origine du patient qui se trouvait en face d'elle. De plus c'était son rôle de sauver et la prêtresse sauvait elle aussi, même en de demandant rien en échange par moments. C'était une sage. Seulement Dia n'avait pas la chance de vivre encore au monastère, elle voulait être indépendante, ensuite elle était la protégée d'une prêtresse qui était morte, elle savait que très rapidement elle sentira qu'elle n'avait pas sa place... Elle ne voulait pas devenir prêtresse alors à quoi bon rester dans un monastère...

Dia fixa longuement la main de l'homme. Il était fin avec de longs doigts, malheureux, il n'avait vraiment pas de chance... Avec la pommade et les sois qu'elle pouvait lui offrir il lui faudrait 42 jours ou il ne pourra bouger ses doigts. Quand une ombre a un esclave il s'en occupe rarement et quand il est blessé, généralement il le laisse périr... Seulement ici l'ombre était venu amener l'esclave sous sa responsabilité et lui garantissait même un vase prix si elle réussissait à le soigner, ce que Dia ne pouvait refuser. Mais c'était si rare de voir des ombres amener leur esclaves pour les faire soigner. Dans ces cas là il s'agissait d'un certain attachement entre l'ombre et l'humain, il devait y avoir un certain rapprochement que ce soit pervers ou passionnel... Ou bien l'ombre était pauvre et n'avait pas les moyens de s'acheter un nouvel esclave, du coup cela coûte moins cher de le faire soigner que d'en acheter un nouveau.

Elle poussa légèrement sur l'index, l'homme fit une longue grimace démontrant toute la torture que cela lui procurait. Elle vit l'ombre tendu face à cette réaction... Dia dirigea son regard vers l'ombre qui aussitôt fit semblant de rien et sourit aimablement.

- Les os sont cassé... Normalement il faut quarante-deux jours de repos, mais vu que vous y tenez je peux le raccourcir à vint-cinq jours de repos mais cela prendra un peu de temps, je dois préparer une pommade à base de plante spéciale et puis la laisser reposer cinq heures et trente-cinq minutes... Revenez donc dans deux jours et je le soignerais...

"Je reviendrais..."

L'ombre semblait certaine, et convaincue. Cela devait être un attachement entre l'ombre et l'homme. Dia se releva et se dirigea vers de larges étagères. Elles étaient en bois et nettoyée régulièrement car l'hygiène était important, la poussière pouvait apporter des maladies ou les aggraver, il fallait donc que cette pièce reste en permanence propre, c'était capital. Elle passa son doigt sur plusieurs bocal relisant les étiquettes en murmurants...

- Klarure, non... Dioal... Non... Ah!

Elle prit un bocal plus ou moins large, il y contenant des plantes dans un liquide translucide vert... Les feuilles de cette plante étaient longues et elle s'entremêlèrent dans le bocal, Dia ouvrit le bocal et plongea sa main dans la substance avant d'en sortir une feuille trempée de ce liquide qui dégageait une arôme forte. Elle déposa le bocal sur une table basse se trouvant à coté de la chaise ou se trouvait l'homme et ensuite prit la pante et la déposa sur ses mains. Elle fit de petits mouvements circulaire, et ensuite des aller-retour, avant de recommencer ses petits mouvements circulaire.

- Ceci va apaiser la douleur pendant les deux jours, ensuite j'appliquerais une substance pour empêcher sa main de bouger.

Les yeux de l'ombre suivait chacun des mouvement de la guérisseuse. L'homme semblait mal à l'aise... Il tentait de ne pas regarder sa main... Comment un homme si fragile, si fin avait pu devenir esclave... Dia ne comprenait jusqu'à ce qu'elle croise son regard, il avait un beau visage, de traits fins, des lèvres fines... Un visage plutôt féminin mais cela expliquait pourquoi l'ombre l'avait choisie... Il devait surement avoir un autre esclave pour accomplir les plus grosses tâches, celui là cuisinait ou faisait le ménage...

"Est-ce qu'il pourra continuer à cuisiner?"

Dia sourit gentiment.

- Quel main utilise-t-il le plus régulièrement?

L'homme souleva l'autre main...

- Alors il pourra continuer mais tout en faisant attention.

L'ombre semblait plutôt soulagé. A vrai dire il ne devait surement pas avoir l'envie d'engager un nouvel esclave... Dia se releva et se dirigea vers l'étagère prit un bocal refermant une substance blanche et prit un autre bocal dans lequel se trouvait des bouts de tissus. Elle appliqua la substance blanche sur l'entièreté de sa main et ensuite l'enroula du tissus...

- La substance va se solidifier, priez de ne pas la mettre dans l'eau pour le moment...

"Bien.. Merci..."

- Vous me remercierez dans deux jours...

"Bien je vous donnerez aussi la somme méritée dans deux jours..."

- Oui, passez une bonne journée...

L'ombre fit signe de la tête et l'homme se rua hors du siège pour se diriger vers la porte, lançant un bref sourire à la guérisseuse en remerciement.

Une fois que la porte claqua, Dia en profita pour nettoyer les bocaux à l'aide d'un tissus et de les replacer. Ensuite elle se dirigea vers une étagère et prit un chapeau pointu qui se trouvait tout en haut de celle-ci. Seulement chez Dia les étagères ne sont jamais trop grandes, sinon elle savait qu'elle ne pourra pas les atteindre. Elle plaça convenablement son chapeau sur la tête, remua sa cape pour la placer également de façon présentable et prit un panier. Elle regarda la bibliothèque qu'il y avait à proximité d'elle... Par contre, la bibliothèque était bien le seul endroit où elle fut obligée de mettre de larges étagères. Elle se dirigea dans sa petite bibliothèque et ferma les yeux. Elle voulait ce livre, dans sa tête elle avait l'image du livre, placé à droite sur la troisième planche à la douzième place en partant de la droite, sachant qu'il y avait au moins quarante livres par planche... Quand elle rouvrit ses yeux, ils étaient pâle, blanc, vidé de couleur, ses cheveux virèrent également au blanc... Un livre couvert d'une couverture foncée se détacha de sa place initiale et vola jusqu'au panier d'une façon élégante. Ensuite une fois qu'on entendit le bruit du livre heurtant doucement le fond du panier, ses yeux et ses cheveux reprirent des couleurs et elle sourit. Elle n'avait pas trop de mal avec les petits objets... Elle sortit de sa maison en prenant bien soin de fermer la porte avec une grosse clé en métal et même de la fermer de l'intérieure grâce à son pouvoir qui le lui permettait. Elle se dirigea ensuite vers les endroits où elle trouvera les plantes nécessaires pour soigner...

Les nuages formaient une couche ténébreuse par dessus les lieux... Déjà le bois frissonnait. Le vent venait effrayer les petits oiseaux qui s'envolaient à chaque fois qu'une branche devenait instable. Dia marchait tranquillement. A vrai dire elle portait une robe courte, n'arrivant qu'à ses genoux, mais sa longue cape le lui cachait. La cape flottait sur le sol d'une façon effrayante. Dia s'arrêtât face à un arbre. Elle osa sa main dessus et ferma les yeux... Il allait pleuvoir ce soir surement, le vent était tellement fort.... Seulement dans la forêt les troncs étaient de larges obstacle au vent qui se divisait et s'affaiblissait. Dia rouvrit les yeux et laissa sa main retomber. Elle se tourna alors vers une direction... Les champs. Là elle trouvera les plantes nécessaires. Les plantes recherchées, aimait pousser dans les cultures, là ou il y avait une bonne terre, où elle pouvait boire et se nourrir abondamment, a vrai dire, trouver la plante n'était pas une tâche difficile, c'était créer la potion qui demandait beaucoup de patience et de savoir... Elle se mit en marche à travers les feuilles vers les champs. Son pas était léger sur le sol, elle marchait avec une délicatesse et une élégance digne d'une fille d'une famille ombre bourgeoise... Cela se voyait qu'elle ne venait pas des rues, qu'elle n'était pas humaine... Ses cheveux violets frissonnèrent aux petits coups de vents qui semblaient se renforcer à fur et à mesure qu'elle avançait. Elle était bientôt dans les champs, elle était même tout proche.

Un dernier pas et une vaste bouffée de vent s'empara d'elle. Elle du tenir son chapeau pour qu'il ne s'envole pas. Ensuite elle observa l'étendue de cultures variées devant elle... Elle avança à travers ses cultures... A ses pieds il y avait déjà une des plantes recherchées. "Morilium". Elle s'abaissa et prit trois feuilles de la plante, ensuite elle se releva... Dans son horizon une petite tâche sombre se distinguait du paysage...

» Une âme qui attend, dans un oasis perdu ...