Prêt à partir...

Chasseur

...D'un pas pressé, Mörn se dirigeait vers les portes de la ville : son lieu de rendez-vous avec Sokaris. Il ne voulait pas être en retard, et être en avance ne pouvait être qu'un gain de temps possible. Il se rapprocherait ainsi de la rencontre avec son frère. Car, oui, cette dernière aurait lieu. Elle devait avoir lieu, ne serait-ce que pour Mörn, pour qu'il n'ait pas gâché des années entières de sa vie en de vaines recherches...
Son attention entourait tout ce qu'il voyait, sentait et entendait ; les gens, ce qu'ils portaient, les bâtiments, les odeurs des parfums que les polymorphes les mieux habillés avaient mis avant de sortir de chez eux, le brouhaha ambiant, les bruits de pas sur le sol, les diverses conversations qui se mêlaient les unes aux autres, des rires d'enfants... Des enfants... c'était toujours ainsi qu'il voyait Omehn dans sa tête, un jeune polymorphe, souriant, heureux de vivre avec sa famille, comme sans doute au moins un des enfants qui l'entourait... Le chasseur n'arrivait pas à s'imaginer son frère, comment était-il ? Lui ressemblait-il comme lorsqu'ils étaient jeunes et sans défense ? Ou alors était-il différent... ? Une différence que Mörn ne pouvait envisager. Pour lui, son frère et lui même n'étaient qu'un. Un divisé en deux par des circonstances de naissance...

...Son attention fut accaparée par une petite boule de poils humides qui se trouvait près d'un des murs d'une maison, cette seconde, frissonnante, était harcelée par la patte d'un chaton. Mörn décida d'arrêter son avancée pour s'approcher de l'animal et de son "jouet". Le chaton, le voyant s'approcher, le regarda avec méfiance, sans pour autant arrêter de toucher l'autre boule de poils avec sa patte. Lorsque Mörn arriva à moins d'un pas des animaux (car la boule de poils tremblotante ne pouvait être qu'un animal), le chaton arrêta son mouvement, s'assit et le lécha la patte avec laquelle il s'amusait une seconde auparavant. Mörn approcha son index de l'animal et le caressa du bout du doigt. Les tremblements de la créature diminuèrent petit à petit pour finir par s'arrêter. Les passants le regardaient d'un air intrigué, se demandant se qu'il pouvait bien faire. Le chaton, quant à lui, regardait la scène avec un intérêt certain et finit par venir se frotter à la main de Mörn. Le contact de ces deux fourrures l'apaisèrent sans raison particulière. La petite boule de poile, plus petite que le poing de Mörn, finit par dévoiler son visage, surplombé par ses deux grandes oreilles. Mörn ne pu empêcher un sourire de s'afficher sur son visage, c'était un Oboyl, une de ces petites créatures douces, inoffensives, adorables, et rigolote, avec leur petite bouille unique et amusante !

...Mörn prit l'Oboyl dans sa main tout en lui caressant la tête. Lui et Omehn en avaient eu un lorsqu'ils étaient tout jeune. Mörn n'aurait jamais voulu en être séparé, mais il l'avait perdu en même temps que son frère. Mais la petite bête devait être morte depuis longtemps... Et voilà qu'il en avait une dans sa main, plus de vingt ans plus tard alors que la plupart des gens se désintéressaient bien vite de ces petites bêtes fascinantes.
Mörn fut sortit de ses pensées par le chaton qui miaulait tout en se frottant à sa jambe. Lui aussi semblait vouloir un peu d'affection. Sans doute que ces deux animaux avaient été abandonné... Il caressa le petit chat qui se mit à ronronner de plaisir immédiatement sous l'effet des caresses. Mörn était tiraillé par l'envie de les prendre avec lui. ces animaux étaient mignons et seuls. Mais ils n'étaient sans doute pas fait pour une vie de voyage et d'expéditions comme lui-même les menait. Mais en même temps, il pourrait toujours se permettre de remettre l'Oboyl dans son environnement naturel et laisser le chaton dans un village. Il pourrait toujours chasser les nuisibles. Chasser... Ou alors, peut-être qu'il pourrait l'aider. À cette pensée, il regarda le chaton qu'il caressait toujours et se mit à rire, il faudrait un moment avant qu'il ne puisse l'aider ne serait-ce qu'un peu.

...Mörn se dit que le mieux était de laisser le choix aux jeunes créatures, il déposa donc l'Oboyl et recula d'un pas. Les deux créatures le regardèrent sans trop comprendre ce qu'il voulait. Le chasseur quant à lui restait impassible, les yeux plongés dans ceux des animaux. Après plusieurs longues secondes, le chat s'approcha de Mörn et revint se frotter à sa jambe tout en ronronnant, suivit de près par l'Oboyl, qui avançait par petit bonds maladroits. Le jeune polymorphe, sensible à ce geste des animaux, mis l'Oboyl sur son épaule et pris le chaton dans ses mains pour le placer dans ses bras.
C'est sur cette fin de rencontre inattendue que Mörn repris sa route vers les portes d'Ozhiak, le début de sa nouvelle épopée...

Adorable Petit

Bon, notre petit polymorphe, toujours aussi haut que trois pommes à moitié mangées, toujours son gros manteau bien chaud avec une capuche oreilles-de-chat sur ses cheveux bleu dans un état pitoyable de petit garçon qui ne s'est pas peigné depuis plusieurs jours, se baladait toujours sur le territoire polymorphe -heureusement, il serait capable de se rendre sur un territoire ennemi sans s'en rendre compte... Qui avait apparemment l'air d'être une ville. Ou peut être un jour de fête foraine, vu le nombre de lumière et de jambes qu'il y avait ici... Cependant il n'y avait pas de stand, c'était bizarre pour une fête foraine, il n'y avait pas de spectacles de rue non plus... El aimait ce genre de petites scènes qu'il croisait par moments, ça l'émerveillait toujours et il aimait aussi chercher des sous dans le truc où Maman rangeait ses sous. Il en mettait toujours dans un chapeau ou dans des boîtes que les artistes tendaient même s'il ne comprenait pas vraiment pourquoi... Maman avait beau tenter lui expliquer que c'était pour manger, El ne comprenait quand même pas. Les sous, c'est dur, ça ne se mange pas... Il avait essayé pourtant et il n'avait jamais réussi.

Bref, ce n'étais pas là que j'en étais... El, toujours aussi petit et avec son manteau... Ah! J'ai oublié son doudou. Monsieur Mouton est là aussi. Monsieur Mouton est toujours là, dans ses bras, aplati dans son sac – pauvre peluche... Ou partageant son manteau. Comme vous avez pu vous en douter, monsieur Mouton est bien un mouton, c'est Maman qui lui a fait avec de la vraie laine de mouton et il y tient comme à la prunelle de ses yeux... Même s'il ne sait pas vraiment ce que c'est prunelle et pensera donc plutôt « pruneaux » mais bon.

Tout ça pour dire qu'El trottinait toujours en ville, cherchant son frère ou sa mère, quelqu'un de sa famille qui ne soit pas son père alors que l'enfant ne savait absolument pas où ils étaient, ni même que sa mère était décédée.

Cependant, il commençait à avoir faim, il avait beau avoir quitté tous les paquets de gâteaux qu'il y avait plus ce que maman avait cuisiné depuis qu'il était parti, c'est à dire à peu près un mois, il avait presque tout mangé. Pendant un mois il ne s'était nourri que de gâteaux, cet idiot. Enfin, c'est un gamin, il ne va pas s'en plaindre. Bref n'ayant plus rien il parti à la recherche de quelque chose à se mettre sous la dent mais il se vit couper dans son élan par la vue d'un grand monsieur accroupi dans un coin avec la main près de deux boules de poils. El s'arrêta net. Elles étaient mignonnes ces boules de poils, assez pour attiser sa curiosité pourtant bien dévellopée. Qu'est-ce qu'il faisait? C'était quoi ce truc tout rond et tout tremblant? Le chat est mignon... Moi aussi je veux les caresser... Bref en pensant à ça le petiot se rapprocha de la scène et alla se cacher à moitié derrière un arbre environnant, tenant de ses petites mains l'écorce de l'arbre et regardant de ses yeux bleu le jeune homme sans le lâcher une seule seconde...

Il les regarda toujours avec autant d'intérêt, surtout quand il vit la petite boule de poil montrer son visage. Là il trépigna sur place impatient d'aller le voir pour aller le caresser et jouer avec lui. En même temps il était si mignon avec ses longues oreilles ses yeux tout rond ainsi que son corps et sa fine et longue queue, ça ressemblait à sa transformation...

Il sortit de sa cachette aussi quand l'homme qu'il avait devant lui posa la bestiole à terre et s'éloigna un à un, près à les rejoindre il se stoppa cependant net, quand il aperçu que les deux animaux se dirigèrent d'eux même vers le polymorphe. Toujours à découvert en plein milieu du chemin, il regarda le jeune homme aux cheveux gris poser la boule de poil sur son épaule et le chat dans ses bras. El réfléchit un instant en regardant toujours le grand dos près à partir. Et quand il le vit partir, El s'empressa de le suivre... Enfin suivre... Plutôt de lui courir après car en comparaison avec la petitesse de ses jambes et la grandeur de celles de l'adulte, cela l'obligeait plutôt à lui courir après...